Une croissance plus pérenne, car fondée sur la consommation intérieure plus que sur les exportations : telle est la « nouvelle normalité » voulue par le président Xi Jinping. Mais cette transition pourrait ne pas être si facile et rapide qu’on croit. C’est l’avis de Laetitia Baldeschi, stratégiste chez CPR AM, qui avance deux arguments.
« L’immobilier demeure la grande inconnue chinoise, souligne-t-elle. Le morcellement de ce secteur rend son appréhension délicate. » Or ce secteur est une part importante de l’économie chinoise (15% du PIB, selon les estimations du FMI). « Un effondrement brutal devrait cependant être évité car le secteur bénéficier de plusieurs facteurs de soutien, dont celui, de poids, du gouvernement », poursuit Laetitia Baldeschi. L’autre risque important vient de l’endettement des entreprises publiques et gouvernements locaux, en très forte croissance. « La solution passe par le crédit bancaire, estime Laetitia Baldeschi. La réforme des modes de gouvernance est également un signal positif, mais dont les effets ne se feront sentir qu’à long terme. »
On est habitué à voir dans la Chine une locomotive de l’économie mondiale. En cette année 2015 où l’Europe et le Japon retrouvent des couleurs, la déception pourrait-elle donc venir de l’Empire du milieu ? Et pourquoi pas ?