Cela n’a échappé à personne, après plusieurs années de calme, les marchés financiers, la nervosité est de retour ces derniers mois, avec des séances boursières souvent chahutées, allant jusqu’au paroxysme du 24 août, avec une amplitude de plus de 7% entre le plus haut et le plus bas journalier sur le CAC40.
Trop longtemps écrasée par l’action des banquiers centraux, la volatilité a brutalement repointé le bout de son museau sur les marchés. Lukas Daalder, directeur des investissements de Robeco Investment Solutions, voit cinq principaux éléments déclencheurs à ce retour de la « vol ». Premier élément : la Réserve fédérale américaine suscite le doute du marché quant à sa politique future, donnant l’impression d’une valse-hésitation. Alors que beaucoup attendait un premier mouvement de hausse des taux directeurs US en septembre, elle a opté pour l’attentisme. Le deuxième élément cité par Lukas Daalder explique peut-être le premier. Sur deux trimestres consécutifs, les chiffres de la production industrielle américaine sont médiocres, notamment à cause de la faiblesse du secteur minier.
Troisième élément, conséquence du deuxième : de nombreuses compagnies minières ou pétrolières voient leur modèle économique fragilisé par la baisse du pétrole et des matières premières. Ce facteur entraîne un quatrième point. Les pays producteurs de pétrole, en proie à une dégradation de leurs flux financiers, sont contraints à vendre des actifs, à l’image des Saoudiens qui ont retiré « 50 à 70 milliards de dollars auprès des gérants d’actifs internationaux afin de financer leur déficit croissant », mentionne Lukas Daalder.
Enfin, le gérant mentionne un cinquième élément : le « VWGate », qui a eu un impact indéniable sur la confiance des investisseurs sur la solidité des sociétés, comme l’affaire Kerviel avait pu semer le trouble bien au-delà de la seule Société générale. On serait quand même bien tenté d’ajouter deux raisons de plus à cette remontée de la volatilité : la crise grecque, bien sûr, qui avait provoqué de premiers remous dès le début de l’été, mais surtout la Chine, engagée dans une transition économique radicale, qui alimente l’incertitude globale. Mais n’est-ce pas là un autre élément explicatif des hésitations de la Fed ?