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18 février 2017 6 18 /02 /février /2017 17:42

Pour les acteurs français du crowdfunding, Lending Club a été un modèle admiré, avant d’être celui par qui le scandale arrive. Fondée en 2006 par le Français Renaud Laplanche et prenant d’abord la forme d’une application Facebook, cette plateforme accorde des prêts à des particuliers ou de petites entreprises d’un montant compris entre 1.000 et 40.000 dollars, puis les titrise pour les vendre à des investisseurs.

L’entreprise a connu un formidable succès : un financement de 125 millions de dollars  accordé par Google en 2013, puis une introduction en bourse sur le New York Stock Exchange fin 2014, et une trajectoire de croissance impeccable jusqu’en 2015. Mais en mai 2016, Lending Club a remercié son fondateur et quelques autres dirigeants sur fond de scandale, l’entreprise étant accusée d’avoir vendu 22 millions de prêts à la banque Jefferies sans respecter les conditions financières demandées par cet investisseur.

Cet événement sonna comme un coup de tonnerre dans le petit monde du crowdfunding. Lorsqu’on regarde sur le site web de Lending Club les statistiques sur les prêts émis par l’entreprise (voir graphique ci-dessous), on ne perçoit pas immédiatement la crise qu’elle a traversé en 2016. Il faut se méfier des statistiques ou, plus exactement,  de la manière dont elles sont présentées. Ici, chacune des barres du graphique représente les prêts émis depuis l’origine de l’entreprise (et non pas sur le trimestre considéré). Donc, cette série ne peut que monter !

La convalescence de Lending Club

En réalité, le coup d’arrêt a été net : de 2,75 milliards de dollars au premier trimestre 2016, la production de prêts est tombée à 1,96 milliards au trimestre suivant. En effet, si les particuliers peuvent acheter des prêts et ont été à l'origine du modèle économique, c’est bien l’arrivée des investisseurs institutionnels qui a permis sa forte croissance : et ceux-ci ont forcément été les premiers à mettre le hola au moment où l’affaire a éclaté.

Où en sont les choses maintenant ? Les chiffres 2016 de Lending Club portent les stigmates de l’affaire. Le graphique ci-dessous montre toutefois que la production de crédits 2016 a été légèrement supérieure à celle de 2015 : la trajectoire de croissance des années précédentes a donc été stoppée, mais on ne voit pas de retournement. Il n’en reste pas moins que l’entreprise, qui était quasiment à l’équilibre en 2015, a enregistré des pertes de 146 millions de dollars l’an dernier. La bonne nouvelle, c’est que la confiance des banques semble revenir peu à peu.  Lending Club indique qu’elles ont contribué à 31% de l’activité au dernier trimestre 2016, contre seulement 13% au troisième trimestre.

La convalescence de Lending Club

Quant à Renaud Laplanche, le "frenchie" préparait aux dernières nouvelles son comeback, après avoir déposé les statuts d'une nouvelle entreprise, baptisée Credify Finance. Cet ancien champion de voile n'a pas perdu le sens de la compétition.

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