(cliquer ici ou sur le graphique pour l'agrandir)
Si vous êtes un boursier averti, vous connaissez forcément les bougies japonaises, même si vous ne faites pas forcément partie des initiés à l'analyse graphique, qui regardent ces jolis chandeliers pour prévoir l'avenir boursier d'un titre.
Le corps de la bougie (la partie pleine) est délimité par le cours d'ouverture et de clôture, tandis que les ombres inférieure et supérieure (les traits qui dépassent en-dessous et au-dessus) indiquent le cours minimal et le cours maximal qui ont été touchés au cours de la période (généralement la séance boursière); S'ajoute à cela un code couleurs : la bougie va être représentée en blanc ou en vert, comme ici, lorsque le cours de clôture s'est avéré supérieur au cours d'ouverture et, à l'inverse, elle sera noire ou rouge si le cours de clôture a été inférieur à l'ouverture.
Nous nous sommes amusés ici à représenter l'évolution du cours de la SSII Neurones sous forme de bougies depuis son introduction en Bourse en mai 2000, l'originalité étant que chaque bougie représente ici non pas une séance de bourse mais... une année boursière entière.
On constate immédiatement que la première bougie, correspondant à l'année 2000, est celle qui offre, et de très loin, la plus forte amplitude. C'est tout sauf une surprise si l'on se rappelle de ce que fut la bulle technologique et son éclatement brutal, après le plus haut de mars 2000. Introduit au prix de 9 euros en mai (le haut du corps de la bougie), le titre Neurones est allé chatouiller brièvement les 10 euros (plus haut à 9,90 euros), avant de s'effondrer dans le chaos ambiant, marquant un plus bas niveau de 2,35 euros courant 2000 avant de finir l'année sur un cours de 4,18 euros.
Les deux années suivantes marquent l'enfoncement dans la crise, au rythme des événements géopolitiques : attentats du 11 septembre, bruits de botte précédant la guerre d'Irak. Mais depuis, le graphique qui, ainsi présenté, permet de prendre beaucoup de recul, montre une évolution relativement peu heurtée du titre, compte tenu des crises successivement traversées.
Prenez la bougie rouge correspondant à l'année 2008, par exemple. Elle illustre certes un recul du titre de 25,8%, ce qui n'est pas rien, mais on voit finalement que le plus bas niveau touché en 2008 est comparable au plus bas de 2006. Le même exercice des "bougies annuelles" sur le CAC 40 vous montrera une configuration bien différente illustrant le fait que ce cruel exercice boursier a dévoré la hausse des quatre années précédentes.
Quant aux trois exercices suivantes (2009, 2010, 2011), leurs belles bougies vertes indiquent une trajectoire haussière tranquille, la bougie 2011, dépourvue d'ombre inférieure, montrant un signal haussier qui se vérifie en effet sur les premières semaines de 2012.
Laissons là ce petit exercice (extrêmement sommaire !) d'analyse graphique pour rappeler que Neurones, qui a enregistré en 2011 un chiffre d'affaires en hausse de 18,3%, à 283,3 millions d'euros, publiera le 8 mars prochain ses résultats complets. Le principal intérêt de cette publication sera de connaître le niveau exact de la pléthorique trésorerie de la société. Elle s'élevait, nette des dettes, à 63,2 millions d'euros au 30 juin dernier et les analystes de Natixis tablent sur un niveau de 78 millions d'euros à fin décembre 2011. Bientôt la fin du suspense !