Les sociétés qui donnent des prévisions chiffrées pour 2009 ne sont pas légion, surtout dans des secteurs sensibles à la conjoncture comme les services informatiques. Jacques Mottard, Pdg de Sword, donne pourtant des indications précises.
Il anticipe que son secteur va reculer de 5 % en 2009 et que sa société va réussir "une surperformance de 10 à 15 points". Autrement dit, il prévoit pour Sword une croissance de 5 à 10 % en 2009. La croissance devrait donc fléchir par rapport aux 13,4 % (à données constantes) enregistrés en 2008, mais rester plus qu'honorable. Car le "backlog" (chiffre d'affaires assuré par des contrats déjà signés) pour 2009 représente déjà plus de 180 millions d'euros, à comparer avec un chiffre d'affaires 2008 de 206 millions.
Même en cas de dégradation un peu plus prononcé, la société pourrait dégager une marge d'exploitation de 16 à 17 %, contre 18 % en 2008. Des chiffres ahurissants pour un secteur où une marge de 8 à 10 % est déjà considérée comme un bon standard.
La société, il est vrai, est atypique. Construite sur le métier du service et développée par croissance externe à un rythme échevelé mais parfaitement maîtrisé, elle migre rapidement vers les produits (logiciels). Ils devraient bientôt représenter 80 % du chiffre d'affaires et sont fréquemment vendus sous forme d'abonnement mensuel (on appelle ce modèle le SaaS, Software as a Service), ce qui assure une grande récurrence du chiffre d'affaires.
Les qualités fondamentales de Sword (notamment une croissance ininterrompue des bénéfices depuis l'origine de la société, en 2000) n'ont pas empêché le titre d'être divisé par trois depuis ses sommets de 2007. La capitalisation boursière actuelle ne représente que 55 % du chiffre d'affaires et 5 fois les bénéfices attendus en 2009. C'est bien peu compte tenu de l'historique sans faute de la société.