Une marge d'exploitation supérieure à 40 %, ça ne pouvait pas durer éternellement ! Si les comptes 2008 du spécialiste du marketing interactif 1000Mercis font état d'une forte croissance du chiffre d'affaires consolidé (+70 %, à 23,4 millions d'euros), le bénéfice d'exploitation a progressé deux fois moins vite (+36 %, à 8,6 millions d'euros).
Le recul de la marge d'exploitation, qui reste à un niveau très élevé (37 %), s'explique par plusieurs phénomènes. Tout d'abord, 1000Mercis a racheté en mai dernier Ocito, une société beaucoup moins rentable qu'elle : 12 % de marge d'exploitation en 2007, contre... 46 % pour 1000Mercis. en effet, Ocito est un acteur de la publicité sur téléphone mobile, métier moins rentable que son équivalent internet, en raison des reversements aux opérateurs et d'une plus faible maturité. D'autre part, 1000Mercis ne bénéficie plus du statut de Jeune Entreprise Innovante, ce qui a pesé sur son taux de charges sociales (39 % des salaires bruts en 2008, contre 29 % en 2007). Enfin, la société comptait parmi ses clients la CAMIF, qui a déposé son bilan l'an dernier. Mojntant de l'ardoise pour 1000Mercis : 400.000 euros, soit 1,7 point de marge !
Malgré cet incident de parcours et les 3,7 millions d'euros décaissés pour le rachat d'Ocito, l'entreprise consolide ce qui est un de ses points forts en ces temps de crise financière... son bilan en béton ! La trésorerie nette a même été améliorée de près de 3 millions d'euros en un an, à 17 millions fin 2008.
Un atout alors que 2009 promet d'être une année périlleuse pour le secteur de la communication. Yseulys Costes, Pdg de 1000Mercis (en photo) se félicite cependant de l'évolution des directeurs marketing des entreprises qui, hier encore, "payaient pour avoir quelque chose de joli" et comprennent aujourd'hui qu'il faut "payer pour une performance".
Car, au grand jeu du retour sur investissement, le fameux ROI, les campagnes d'emailings ou de communication par SMS que réalise la société se comparent avantageusement aux médias traditionnels comme la presse ou la télévision. Surtout lorsqu'on dispose comme 1000Mercis d'une base de données contenant plus de 17 millions d'adresses mails en Europe, grâce au programme Email Attitude fédérant une cinquantaine de sites partenaires.
Alors que la croissance de l'e-publicité s'est limitée à 6 % sur les 2 premiers mois de 2009, 1000mercis se livre moins que jamais au jeu des prévisions chiffrées mais continue d'investir dans l'innovation. Et la société peut se targuer d'une très bonne diversification de sa clientèle. Le premier secteur d'activité, les télécoms, ne pèse que pour 17 % des revenus, devant le e-commerce (13 %) et la finance (12 %).
Le titre a peu réagi à ces résultats sans grande surprise. Sa valorisation est raisonnable, la valeur d'entreprise représentant mois de 7 fois le bénéfice d'exploitation. Mais les craintes liées au secteu de la communication pourraient continuer à peser sur les différents acteurs, y compris les plus dynamiques.