C'est le printemps ! Le soleil brille, les marchés remontent et on se prendrait presque à croire que tout va bien dans la planète finance.
Que la psychose du dernier trimestre 2008 semble derrière nous est évidemment une bonne chose, mais il ne faudrait pas croire que la crise est finie. Serge Oppenchaim, économiste au Crédit Agricole, pointe ainsi le doigt sur un facteur de risque qu'on aurait presque oublié : le démantèlement annoncé de AIG, qui doit se dérouler dans les quatre prochaines années, selon la volonté du secrétaire américain au Trésor Timothy Geitner.
Détricoter le premier assureur mondial n'est pas une mince affaire : avec un total de bilan de 860 milliards de dollars, c'est la plus grande institution financière ayant jamais fait défaut, devant Lehman Brothers. Et, comme le rappelle Serge Oppenchaim, "plusieurs dizaines de millions de retraités dépendent des rentes versées par le groupe dans le cadre de ses contrats d'assurance." Autant dire que les autorités américaines n'ont pas le droit à l'erreur !
Or, si la vente des actifs du groupe a débuté, les filiales déjà cédées (trois banques et trois compagnies d'assurance) représentent un montant total de 4 milliards de dollars, à comparer à des échéances de l'ordre de 35 milliards de dollars à honorer cette année pour AIG. Il est temps de mettre le pied sur l'accélérateur !
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