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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 15:19

Depuis 1945, l'Allemagne a fondé son développement économique sur une forte productivité, source de potentiel d'exportation important. A la lumière de la crise actuelle, ce modèle se révèle vulnérable et se découvre un ennemi, l'euro.

Jusqu'à la fin des années 1980, l'Allemagne et le Japon étaient vantés comme de véritables modèles de vertu économique, du fait de leur capacité extraordinaire à exporter. Pour le Pays du Soleil Levant, le miracle a pris fin en 1990 avec un krach boursier et immobilier et, en conséquence la spirale infernale de la déflation, dont le pays n'est toujours pas complètement sorti.

L'Allemagne a de son côté subi les affres de la réunification mais conservé jusqu'en 2007 son rang de premier exportateur mondial en dépit de l'ascension fulgurante de la Chine. Mais elle est aujourd'hui plus touchée que la plupart de ses voisins européens par la récession.

Pire, le premier pouvoir économique de la zone euro est pénalisé par cette monnaie unique dont on a tant vanté les vertus. "Depuis la seconde guerre mondiale, en misant sur l'ultra-compétitivité et la compression des coûts salariaux, l'Allemagne, par ses exportations, mise plus sur la consommation de ses voisins que la sienne. Avant l'euro, l'ajustement se faisait régulièrement via des dévaluations des monnaies des autres pays (France, Italie, Espagne) face au deutsche mark, ce qui n'est plus possible maintenant," constate Jean-Pierre Hellebuyck, vice-président de Axa Investment Managers (en photo).

Les dernières négociations salariales outre-Rhin montrent que la politique allemande n'a pas encore changé. "Le problème, c'est que l'Allemagne attend une forte relance économique de la part des autres pays européens et que celle-ci tarde à venir", précise encore Jean-Pierre Hellebuyck.

Alors que la consommation résiste relativement bien en France, malgré la montée du chômage, l'Allemagne pourrait ainsi être contrainte de changer assez rapidement son fusil d'épaules... c'est-à-dire favoriser un peu plus les salariés dans la redistribution des richesses.

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