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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 17:08

Le spécialiste de la distribution en ligne de produits informatiques s'apprête à dévoiler, mercredi après Bourse, les résultats de son exercice clos fin mars dernier. Mais seront-ils de nature à conforter le rebond du titre enregistré depuis trois mois ?

L'action LDLC.com a rebondi de plus de 80% depuis son plus bas de la fin du mois de mars : une reprise violente, mais bien incapable d'effacer la bérézina boursière des dernières années : le titre a été divisé par 10 depuis le plus haut touché en 2004. Longtemps célébrés comme des valeurs internet promises à un brillant avenir, les sites de e-commerce français sont désormais traités pour ce qu'ils sont... des distributeurs aux marges très faibles, évoluant sur un marché hyper-concurrentiel, donc très risqué.

Selon les derniers chiffres de la Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance), le marché du e-commerce reste certes en forte croissance : au premier trimestre 2009, il est estimé à 5,6 milliards d'euros en France, soit une hausse de 26% en un an. Le problème, c'est que cette croissance est surtout portée par l'explosion du nombre de sites marchands. En hausse de 32% sur un an, il atteint désormais 52.000. Pour les sites les plus importants, il est de plus en plus difficile de croître, hors acquisitions. L'indice iCE30, qui mesure la progression d'activité à périmètre constant des leaders du secteur, donne ainsi une croissance de 5% au premier trimestre, soit une chute de 11 points en un an.

Pour ce qui est des acteurs cotés du secteur, RueduCommerce a publié le 9 juin dernier un chiffre d'affaires annuel en hausse de 3,4% seulement, à 319,7 millions d'euros, malgré la montée en puissance de sa galerie marchande, espace ouvert à des marchands tiers sur le site. Dans un contexte difficile, le groupe est toutefois resté rentable, avec un bénéfice net de 2,2 millions d'euros, et dispose d'une trésorerie confortable (20,7 millions d'euros). Voilà qui semble insuffisant à rassurer le marché, le titre étant reparti à la baisse depuis la publication.

Pour LDLC.com, la situation semble plus délicate, le chiffre d'affaires 2008/2009 accusant un recul de 1,1%, à 149,6 millions d'euros. On vérifiera mercredi dans les résultats complets si ce repli est effectivement imputable à la stratégie du groupe visant à privilégier les produits à valeur ajoutée au volume de ventes. Le premier semestre avait en effet été marqué par une amélioration de la marge brute, dont on attend de voir la confirmation. Sur les chiffres annuels, les analystes de Gilbert Dupont attendent un taux de marge brute de 15,9% du chiffre d'affaires, en hausse de 20 points de base.

Mais un nouveau coup de déprime du titre n'est pas à exclure. La capitalisation boursière représente certes à peine plus de 10% des ventes mais, examinée sous l'angle des PER, la valorisation ne semble pas donnée. LDLC se paye 20 fois les bénéfices attendus sur l'exercice en cours. Et  surtout, dans un contexte de consommation déprimée et d'hyper-concurrence, le potentiel de déception reste important.

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