Les sites d'annonces immobilières sont en vedette aujourd'hui. Tandis qu'Entreparticuliers rebondit à la faveur d'une distribution annoncée de dividendes, Seloger.com bénéficie de la remarquable résistance de ses résultats face à la crise immobilière. Mais, après une remontée de 150% depuis janvier, le titre n'est-il pas un peu cher ?
Tout d'abord, notons que la hausse enregistrée aujourd'hui (+5,5%, à 26,24 euros, vers 12h50) récompense la très bonne tenue de la rentabilité dans le contexte actuel. Au premier semestre 2009, Seloger a ainsi enregistré un bénéfice net en hausse infime (+0,4%), à 8,7 millions d'euros.
Le site d'annonces bénéficie d'une incontestable prime au leader dans un marché où les petits sites concurrents, tout comme les plus petites agences immobilières qui constituent la clientèle desdits sites, souffrent particulièrement. "Face à une concurrence affaiblie, nous sommes à la meilleure place pour engranger les premiers effets du redressement à venir du marché", déclare Roland Tripard, directeur général de l'entreprise. C'est un fait assez souvent vérifié : dans les crises, les meilleurs survivent et sortent renforcés, du fait de la disparition ou de l'absorption de concurrents en difficultés.
Grâce à un modèle générateur de forte rentabilité, Seloger est d'ailleurs en bonne position pour consolider son secteur, notamment parce que le groupe poursuit son désendettement : la dette nette représentait 22,9 millions d'euros à fin juin 2009, alors qu'elle se montait encore à 51 millions d'euros fin 2006. Seloger pourrait même repasser en situation de trésorerie nette positive début 2010.
Reste que la valorisation actuelle semble élevée, même si Seloger affirme que les résultats annuels 2009 seront plutôt dans la moitié haute de la fourchette des prévisions (un chiffre d'affaires compris entre 70 et 73 millions d'euros et un excédent brut d'exploitation de 35 à 37 millions). Au cours actuel, le titre est valorisé 14,5 fois le bénéfice d'exploitation que nous attendons cette année (estimation newsfinance.fr : 30 millions d'euros).
C'est assez cher payé, surtout que les perspectives à court terme ne sont pas brillantes. Environ 5% des agences immobilières en activité pourraient disparaître d'ici la fin de l'année et Seloger, qui a construit sa croissance des dernières années sur le gain de nouveaux clients, admet qu'il pourrait en perdre quelques dizaines par mois au deuxième semestre 2009.
Le potentiel du titre semble d'ici la fin de l'année semble donc limité, faute de visibilité.