Le chiffre d'affaires d'Alcatel-Lucent s'est établi à 3,2 milliards d'euros au premier trimestre 2012. Si la chute de 14% par rapport au T1 2011 n'est guère une surprise, c'est surtout la marge brute qui déçoit les analystes. Elle s'élève à 30,3%, alors que le Crédit suisse attendait un chiffre de 34%. L'entreprise explique ce raté par plusieurs facteurs, dont la baisse du marché GSM en Chine, plutôt rentable, et la faiblesse de la division Entreprises à cause du contexte géopolitique européen.
En conséquence, la perte opérationnelle est bien plus forte qu'attendu, à 221 millions d'euros, soit une marge négative de 6,9%.
La seule bonne nouvelle concerne la trésorerie, qui s'élève à fin mars à 753 millions d'euros, nette de dettes, alors qu'Alcatel-Lucent affichait encore une dette nette de 31 millions d'euros fin 2011. Cette différence s'explique en grande partie par la vente au fonds Permira de la filiale spécialisée dans les solutions de gestion de la relation-client Genesys pour 1,5 milliard de dollars, finalisée en fin d'année dernière. Mais le cash flow généré au premier trimestre surprend agréablement, à 168 millions d'euros.
Reste que ce premier trimestre semble remettre en cause l'objectif d'Alcatel-Lucent de réaliser une marge opérationnelle supérieure à 3,9% en 2012, même si la société maintient ce chiffre pour le moment. Le consensus des analystes pourrait rapidement tabler sur un chiffre plus modeste de 1,5% à 2%. D'où la réserve affichée par quelques-uns et la lourde chute du titre aujourd'hui : -16,6%, à 1,225 euro. Crédit Suisse affiche un objectif de 1,60 euros mais un avis de "sous-performance". Quant à Natixis, le courtier affiche un avis neutre, avec un objectif de cours de 1,70 euro.