Les chiffres trimestriels du groupe témoigne de la stratégie agressive de développement de la banque en ligne, qui prépare sa croissance future.
A première vue, les résultats de Boursorama au premier trimestre 2010 ne sont guère brillants. Pensez donc : le bénéfice net a chuté de 65%, à 8,2 millions d'euros ! Mais ce plongeon apparent mérite quelques commentaires.
Tout d'abord, la base de comparaison est faussée par un élément tout à fait exceptionnel intervenu au premier trimestre 2009 : un profit de dilution en Espagne, lié à la création de Self Bank , en partenariat avec Caixa Bank . Hors cet effet, le bénéfice n'a baissé que de 11%.
Et, si l'on peut dire, c'est pour de bonnes raisons, même si cela semble contradictoire avec la hausse de 5% du produit net bancaire (équivalent au chiffre d'affaires), à 48 millions d'euros. En effet, un seul élément suffit à expliquer ce recul : la hausse importante des frais marketing, qui ont plus que doublé d'une année sur l'autre, à 7,9 millions d'euros.
Pour parler trivialement, Boursorama "met le paquet" pour conquérir de nouveaux clients, conformément à la stratégie énoncée par le nouveau président, Hugues Le Bret, lors de la présentation des résultats annuels. La bonne nouvelle, c'est que ça marche ! Le groupe a ainsi ouvert 34.300 nouveaux comptes sur le trimestre, soit 2,4 fois plus que sur la période comparable de 2009. Même par comparaison à un quatrième trimestre 2009 déjà très fort (27.409 comptes ouverts), l'accélération est sensible.
A court terme, il faut donc s'attendre à voir Boursorama sacrifier une partie de sa rentabilité d'aujourd'hui pour assurer sa croissance de demain. Si l'activité "bourse" reste dominante pour le groupe (54% des revenus du trimestre), la banque compte pour 31% des produits d'exploitations, l'épargne et la publicité représentant le solde.
Le titre accueille avec prudence les chiffres, reculant de 0,9% vers 10h.