DNCA Finance serait-il le nouveau Carmignac ? Toujours est-il que ses encours ont littéralement explosé ces derniers temps, passant de 5 milliards d’euros fin 2012 à 9 un an plus tard et à 15 milliards aujourd’hui. Un parcours qui explique la récente réorganisation des rôles intervenue dans la société. Transfuge de Banque Privée 1818, Eric Franc a été recruté au poste de directeur général précédemment occupé par Jean-Charles Mériaux, gérant emblématique de la maison DNCA. Ce dernier est désormais président de DNCA Finance, ce qui a permis à son prédécesseur à ce poste, Joseph Châtel, de prendre du recul : il est devenu président du holding de contrôle DNCA & Cie.
La forte croissance des actifs gérés par DNCA Finance s’explique notamment par le succès rencontré à l’étranger par cette boutique fondée en 2000 à Paris : l’international représente aujourd’hui environ 40% des encours. C’est avec l’entrée de Banca Leonardo au capital, en 2006, que tout commence. Cet acteur italien vient d’être repris par Gerardo Braggiotti, un ancien de la banque Lazard : celui-ci va ouvrir les portes du marché transalpin à DNCA Finance, qui crée dès l’année suivante sa sicav luxembourgeoise. « A elle seule, l’Italie représente aujourd’hui environ 30% de notre collecte et de nos encours, précise Eric Franc. Nous avons une équipe de quatre personnes basée à Milan, qui devrait passer à six rapidement. » En Italie, la distribution se fait essentiellement au travers de conseillers indépendants et de banques privées et le réseau continue à s’étendre, notamment grâce aux récents partenariats avec Banca Mediolanum et Deutsche Bank Italie.
L’autre implantation de DNCA hors de nos frontières se situe en Allemagne. Si elle remonte à 2007, elle reste plus modeste, avec deux personnes et bientôt trois, mais des encours de l’ordre de 250 millions d’euros seulement. « C’est un marché à fort potentiel, grâce à l’architecture ouverte, et cette implantation nous permet aussi de couvrir l’Autriche », détaille Eric Franc. DNCA emploie également deux personnes au Luxembourg, mais a de nouvelles ambitions. « Nous ouvrons un bureau à Genève en 2015, même si nous servons des clients suisses depuis 2007 via le Luxembourg. Nous allons aussi ouvrir l’Espagne », poursuit le directeur général.
La sicav luxembourgeoise est évidemment le pivot de cette stratégie internationale : à l’origine, tous les fonds français ont été dupliqués, à l’exception du fonds actions value Centifolia. Mais aujourd’hui, les nouveaux fonds proposés sont de droit luxembourgeois. DNCA Finance ne crée plus d’enveloppes françaises, sauf pour des produits particuliers destiné spécifiquement au marché français, comme DNCA PME, éligible au PEA PME. Un vrai signe des temps.
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