A fin 2012, 304 fonds gérés selon les principes de l'investissement socialement responsable (ISR) étaient ouverts à la commercialisation en France, soit huit de moins qu'un an auparavant, d'après les données de Morningstar reprises par Novethic dans son indicateur 2012. Cette contraction, malgré l'apparition de 26 nouveaux fonds ISR, s'explique par une rationalisation des gammes.
En revanche, l'encours total de ces fonds ISR a progressé de 19,4% en un an, à 76,7 milliards d'euros. Une belle hausse, en apparence tout au moins. Car ce n'est pas réellement un attrait des clients pour ce type d'actifs qui est à l'origine du mouvement. Les fonds ISR ont même subi globalement une décollecte de 1,4 milliard d'euros en 2012, la hausse des encours ISR s'expliquant par un effet performance pour 4,4 milliards d'euros et surtout par des conversions de fonds préexistants à l'ISR, pour 8,3 milliards. C'est ainsi que le fonds monétaire BNP Paribas Mois (5 milliards d'euros d'actifs) a adopté l'an dernier ce mode de gestion. Les fonds monétaires, justement, représentent 59% des encours ISR totaux (+ 2 points en un an), devant les fonds actions (29%) et les fonds obligataires (9%).
Un tiers seulement des fonds ISR (107 exactement) bénéficient du label accordé par Novethic, label auquel Amundi, principal acteur du marché, et de loin, n'a pas souhaité se porter candidat l'an dernier. Parmi les poursuivants les plus sérieux de la filiale du Crédit agricole, citons BNP Paribas IP, Mirova/Natixis AM et le groupe OFI, qui voit ses encours ISR augmenter fortement grâce à une conversion de fonds et une forte collecte (près d'un milliard d'euros).
Parmi les agences de notation extra-financière utilisées par les acteurs français, Vigeo reste dominante, mais plus de la moitié des sociétés de gestion ISR clientes, mais Sustainalytics progresse fortement avec une pénétration désormais supérieure à 30%, devançant MSCI, GMI Ratings et Oekom.