C'est une figure de la viticulture bourguignonne qui vient de s'éteindre à l'âge de 84 ans. C'est au cours d'un repas avec des amis, en Alsace, qu'Hubert de Montille, né sur une table à Volnay, est décédé. Sa trogne presque hitchcockienne, ceux qui ont vu et apprécié Mondino, le film sorti en 2004 par le réalisateur américain Jonathan Nossiter sur le milieu du vin, s'en souviennent certainement.
On le voit d'ailleurs sur l'affiche et, avec sa fille Alix, il offre une des scènes les plus savoureuses du film en expliquant au spectateur ce qu'est un "vin pute". Dès sa première vendange en 1947, à l'âge de 17 ans seulement, il va rompre avec quelques-unes des habitudes du vieux domaine familial, à commencer par celle de vendre en vrac le vin aux négociants, pour le mettre en bouteille à la propriété. Une pratique devenue aujourd'hui un signe distinctif de qualité.
Dans un monde où tout va trop vite, c'était aussi un farouche défenseur des vins de garde qui mettent des décennies à exprimer leur complexité, leurs "arômes tertiaires". En somme, il a conservé ses convictions jusqu'au bout, puisque c'est un verre de pommard 1999 à la main qu'il a tiré sa révérence.