20 janvier 2010
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17:05
Hier, Joseph Haddad (en photo), président de Netgem, s'entretenait avec newsfinance.fr de son modèle économique et de ses relations avec son principal client, SFR. Aujourdhui, nous discutons avec lui d'un des thèmes les plus débattus du moment concernant la valeur : la scission imminente de l'activite VideoFutur et l'avenir de cette future société en tant qu'entité indépendante.
newsfinance.fr : Vous avez récemment décidé de séparer de Netgem l’activité VideoFutur, acquise il y a à peine plus d’un an. Est-ce l’aveu de l’échec d’une stratégie ?
Joseph Haddad : On peut le dire comme ça. Voici comment je présenterais les choses. En rachetant VideoFutur et Glowria (distribution de contenus vidéo), nous imaginions intégrer nos compétences technologiques historiques et le savoir-faire marketing de distribution de contenus. Apple est sans doute la seule société au monde à avoir réussi une telle intégration verticale du contenant et du contenu... et nous ne sommes pas Apple ! Nous nous sommes rendus compte que conserver ensemble ces deux métiers très prometteurs faisait finalement peser un risque sur chacun d’eux, d’où la décision de « spin off » de VideoFutur, qui permettra à nos actionnaires de choisir via quel modèle ils veulent investir sur ce marché de la vidéo sur internet. Ceci étant, Netgem et VidéoFutur, une fois séparés, continueront certainement de travailler ensemble. Ce sont des sociétés qui se connaissent bien, maintenant !
newsfinance.fr : VidéoFutur va-t-il rester un acteur franco-français ?
Joseph Haddad : Pour l’instant, l’activité de VideoFutur est en effet purement française. Notre grande force, héritée de Glowria, est de disposer d’un catalogue étoffé de films hollywoodiens. Cela nous permettrait de nous développer à l’international, par exemple en rachetant une structure locale n’ayant pas les accords avec les grands studios, mais ce n’est pas encore d’actualité. Et c’est bien sur le périmètre actuel que nous visions l’équiibre d’exploitation en 2011. VideoFutur, c’est en fait 7 sociétés, qui représentent au total 70 personnes. Il reste encore du travail de rationalisation, mais l’ambition est claire : accompagner les clients de la distribution physique (vidéo-clubs) vers la location ou l’achat de contenus en ligne.
newsfinance.fr : L’accord avec M6 est-il prometteur ?
Joseph Haddad : C’est un accord à double sens. VideoFutur fournit son catalogue de films et sa plate-forme technologique à l’offre M6vod.fr (vidéo à la demande). Réciproquement, VideoFutur peut proposer à ses propres clients l’offre dématérialisée de séries de M6, via un « pass » à 5,99 euros mensuels. Ce type de contenu est très demandé mais peu adapté au modèle traditionnel de location de vidéo. Notre accord avec M6 date de quelques mois : le site dispose d’une bonne ergonomie, mais il faut attendre que M6 en fasse une promotion active pour juger de son vrai potentiel.
newsfinance.fr : Avec la scission de VideoFutur, que devient Joseph Haddad ? Allez-vous vous mettre en retrait de Netgem ?
Joseph Haddad : Clairement, oui, même si je reste président et premier actionnaire de la société. C’est désormais Christophe Aulnette qui assure la direction générale et c’est lui qui sera désormais chargé de communiquer concernant Netgem, et surtout de développer l’activité. Je conserverai des missions pour la société, notamment en matière de stratégie produits, mais je serai plus opérationnel chez VideoFutur, où je vais prendre la direction générale. Et je sais que je pourrai m’appuyer sur un management très expérimenté.
Propos recueillis par Emmanuel Schafroth
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