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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 16:06

 

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C'est l'histoire d'une boîte qui ne vaut rien ! Une fois qu'on a dit cela, on n 'a pas dit grand chose. Car des sociétés qui ne valent rien, il y en a de toutes sorte en Bourse. D'abord, il y a celle dont tout le monde comprend tout de suite qu'elles ne valent rien et dont on ne parle jamais. Ensuite, il y a celles qui font illusion pendant un certain temps, qui peut se mesurer parfois en années. Prenez BCI Navigation, arrivée à la cote parisienne à la faveur de la bulle internet en 2000 et qui valut jusqu'à 350 millions d'euros de capitalisation à l'époque. Cet éditeur de logiciels de localisation n'a jamais connu un chiffre d'affaires supérieur  à la boulangerie où j'achète mon pain quotidien et elle est pourtant restée cotée plus de 12 ans avant d'être suspendue définitivement en septembre 2012 après deux exercices (2010 et 2011) où les ventes avoisinaient 150.000 euros ! Pourtant, au dernier cours coté (1,11 euro), la valorisation était encore de quelque 9 millions d'euros. L'illusion Let's Gowex a duré moins longtemps et s'est nourrie de falsifications comptables, mais d'autres histoires assez abracadabrantesques continuent, comme l'aventure boursière d'Artprice, dont les ratios de valorisation restent astronomiques malgré un cours divisé par cinq depuis début 2012.

 

Et puis il y a aussi les sociétés qui ne valent rien et auxquelles le marché accorde brutalement un crédit éminemment suspect. Le dernier cas en date est celui de la société Cynk Technologies, société immatriculée dans le Nevada éditant le site introbiz.com censé vous permettre d'entrer en contact avec des célébrités ou des chefs d'entreprise. Jusqu'ici, cette société était un obscur "penny stock" : son cours était de 0,06 cents jusqu'au 16 juin dernier et les échanges de titres étaient rachitiques, la dernière transaction remontant au 15 mai avec 1.800 actions traitées dans la journée. Et brutalement, le cours s'est réveillé : fois trois le 17 juin, avec plus de 360.000 titres négociés, puis fois 12 le lendemain. Cela a conduit Cynk jusqu'à un plus haut de 22 dollars le 10 juillet, soit une progression de quelque 36.000 % en moins de 20 séances boursières. Des fluctuations particulièrement impressionnantes qui ont conduit les autorités financières américaines à intervenir, le titre étant suspendu sur un dernier cours de 13,9 dollars, ce qui correspond à une capitalisation boursière de 4 milliards de dollars. Pas mal pour une société introduite en bourse en 2012 sur le marché de gré à gré (OTC) mais qui n'a aucun chiffre d'affaires déclaré et un seul employé, son PDG et actionnaire principal, un certain Marlon Luis Sanchez. Dans cette affaire, a-t-il gagné de l'argent sur le dos de quelques gogos, en revendant ses titres sur le marché pendant la hausse ? L'enquête le dira sans doute. Au moins aura-t-il eu son quart d'heure de gloire warholien ! Mais comment des investisseurs ont-ils pu participer à une telle folie spéculative dont on ne comprend toujours pas ce qui l'a déclenché ? Cela reste un mystère.

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