La Banque Sarasin joue la prudence... et Danone

La Banque Sarasin croit à une poursuite de la reprise amorcée en 2009 sur le début de l'année 2010, mais prédit son essouflement dans le courant de l'année, avec la diminution des effets des politiques monétaires et des "paquets fiscaux" qui ont relancé la machine. D'où sa préférence pour des valeurs ayant un profil plutôt défensif.

Sarasin note que des indicateurs avancés, comme l'Economy Watchers japonais ou l'indice ZEW en Allemagne, prédisent déjà un ralentissement de la reprise, voire une rechute, pour le deuxième semestre. Cela semble assez logique dans la mesure où les banques continuent d'avoir la préoccupation de réduire leur endettement (on parle de deleveraging du secteur, c'est-à-dire de réduction de l'effet de levier). Dans ces conditions, le moteur économique que constitue le crédit va continuer de tourner à un rythme ralenti.

Pour éviter une rechute brutale, les banques centrales vont maintenir une politique monétaire accomodante, c'est-à-dire des taux d'intérêt bas, estime encore Sarasin. Mais, après une année 2009 très favorable aux valeurs cycliques, la banque estime que la donne devrait changer en 2010. Elle privilégie actuellement les sociétés répondant aux trois critères suivants : de grandes entreprises à fort rendement, des valorisations attrayantes sur la base de prévisions crédibles, des secteurs où l'activité se tient bien. Une gestion de bon père de famille, en somme !

Côté secteurs, les biens de consommation sont favorisés, de même que les secteurs industriels où la demande de nouveaux produits est forte, ou encore l'énergie et la technologie. Sarasin est plus nuancé en ce qui concerne les services télécom, la santé et les matières premières, avec un avis neutre.

Parmi les huit titres préférés de Sarasin figurent quatre sociétés suisses (le spécialiste des équipements de bâtiments Arbonia-Forster, la pharmaceutique Roche, le cimentier Holcim et le groupe d'assurances Zurich Financial), deux américaines (le pétrolier Chevron et l'éditeur de logiciels Microsoft), une allemande (le groupe automobile Volkswagen) et une française... le groupe agroalimentaire Danone.