Faute de rentabilité suffisante, l'industrie française n'investit pas assez. Un sérieux handicap pour l'innovation.
Les chiffres d'octobre du marché automobile français sont édifiants ! Alors que les ventes ont chuté de 5,7% pour PSA et de 25,6% pour Renault, celles de BMW ont progressé de 4,5%, et celles de Mercedes ont bondi de 26,3%. Voilà une parfaite illustration d'un constat que fait le désormais fameux rapport Gallois sur l'industrie française, "plutôt positionnée, à la différence de son concurrent d'Outre-Rhin, sur le milieu de gamme en matière de qualité et d'innovation" et disposant de "peu de facteurs différenciants et [...] de ce fait très exposée à la concurrence par les prix, alors même que ses coûts sont relativement élevés".
Autrement dit, nous sommes pris en étau entre la fameuse "deutsches Qualität", qui permet à nos amis allemands de se battre sur d'autres arguments que le prix, et les pays à faibles coût de main d'oeuvre. Le rapport juge ce positionnement bancal responsable de la dégradation de la capacité des entreprises à autofinancer leurs investissements (ou taux d'autofinancement), passée de 85% à 64% entre 2000 et 2012.