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2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 18:36

jadotQuand on vend un vin en France, on vend une histoire et surtout un terroir : une AOC, un cru, un climat. Mais bien des vignerons vous le diront, avec une modestie réelle ou feinte devant la nature qui conditionne tant leur activité, ils doivent tout au raisin qui est la matière première de leur ouvrage. Et c’est bien ce raisin, ce cépage, qui est mis en avant sur les étiquettes de bien des vins étrangers : on boit un bourgogne ou un bordeaux mais lorsque le breuvage est américain ou australien, on boit un pinot noir, un merlot, un chardonnay.

 

Bien sûr, le cépage est important et nombres de connaisseurs se targuent de le reconnaître rien qu’au nez. Et pourtant, même les meilleurs, parfois, peuvent se laisser abuser, comme l’a encore démontré le dernier concours de meilleur sommelier de France, qui s’est conclu à Beaune le 27 octobre par la victoire de l’alsacien Jonathan Bauer-Monneret, sommelier du restaurant Spring à Paris. Les organisateurs étant d’humeur taquine, lorsqu’il s’est agi pour les concurrents de goûter des rouges de Bourgogne, élaborés comme chacun sait avec du pinot noir, ils ont glissé parmi trois authentiques représentants de ce cépage un beaujolais, fait de ce gamay « vil et déloyal » que Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, fit jadis arracher pour ne point risquer de boire du mauvais vin.

 

Hé bien, ce beaujolais du Château des Jacques a piégé son monde : tous, y compris le futur champion de France, y ont vu un pinot noir. Comme quoi le travail du vigneron a aussi sa part au goût du vin. Il est vrai que ce domaine est exploité par la maison Louis Jadot, négociant bourguignon réputé. L’honneur est sauf, en somme.

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