Grâce au joli rebond enregistré à la veille du week-end pascal, le CAC40 affiche désormais un petit gain de 2,5% depuis le début de l'année. Le portefeuille boursier conséquent de l'Etat français fait moins bien. Nous analysons ici pourquoi !
APE... pour Agence des participations de l'Etat. C'est cet organisme qui incarne l'Etat français dans les sociétés commerciales dont il est actionnaire, qu'elles soient cotées en Bourse ou pas. L'APE est ainsi à la tête d'un portefeuille de participations cotées de près de 105 milliards d'euros (clôture du 1er avril).
Ce portefeuille est principalement composé de 10 lignes et, depuis le 1er janvier, sa valorisation a reculé de 1,3%, soit une sous-performance de 3,8 points par rapport au CAC40. Pourtant, les valeurs en hausse sont majoritaires en son sein (6 sur 10), avec notamment une très belle performance pour l'équipementier aéronautique Safran (+43,4%) et des rebonds significatifs pour Air France, Aéroports de Paris et EADS (+10,9%, +9,5% et +8%, respectivement).
A l'inverse, Thalès a reculé de 17,4% sur la période, occasionnant une moins-value de quelque 337 millions d'euros pour l'Etat. Ce n'est pourtant pas cette valeur qui pénalise le plus les performances boursières de la puissance publique début 2010.
Le problème du portefeuille de l'Etat, c'est qu'il est très déséquilibré sectoriellement. Après les tranches successives de la privatisation, France Télécom, société emblématique du portefeuille, ne représente cependant plus que 6% de sa valorisation totale.
Introduits en Bourse plus récemment, les deux énergéticiens EDF (détenu à 84,5%) et GDF Suez (détenu à 35,9%) pèsent à eux deux pour 83% du portefeuille coté géré par l'APE.
Ces deux dernières sociétés affichent un recul depuis janvier (-1,8% et -4,7%, respectivement). Dans chacun des deux cas, cela représente pour l'Etat une baisse de valorisation d'environ 1,2 milliard d'euros. Enfin, CNP Assurances et Renault ayant en commun un faible poids dans le portefeuille et une évolution peu significative de leur valorisation, leur impact sur la performance globale est quasi-nul.
En tant qu'actionnaire, l'Etat perçoit aussi de juteux dividendes. Pour cause de pertes importantes, il n'en recevra pas cette année de la part de Renaultou de EADS, tout comme Air France n'en a pas versé au titre de son exercice clos en mars 2009. Mais le portefeuille publique générera cependant d'ici juin plus de 2,5 milliards d'euros, notamment grâce à 1,2 milliard d'euros qui sera versé à l'Etat par GDF Suez et près d'un milliard par EDF. De quoi compenser leurs performances médiocres en Bourse !