Il y a JP Morgan Chase, Goldman Sachs et... les autres. Si les deux banques "gagnantes" de la crise ont publié des résultats de très bonne qualité au troisième trimestre, le reste du secteur est toujours très fragile, comme en témoigne notamment la lourde perte de Bank of America.
Les deux champions de la banque américaine sont un peu l'arbre qui cache la forêt : JP Morgan Chase a publié au titre du troisième trimestre un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars, soit près de 7 fois supérieur à celui enregistré un an auparavant. De son côté, Goldman Sachs fait presque aussi bien, avec un bénéfice légèrement supérieur à 3 milliards de dollars.
Ces belles performances ne sauraient cependant faire oublier celles, beaucoup moins enviables, du reste du secteur. Avec un bénéfice net de 101 millions de dollars au troisième trimestre, le géant Citigroup est certes dans le vert, mais sa marge nette n'est que de... 0,5% ! Et Bank of America, malgré des revenus en nette hausse, à 26 miliards de dollars, enregistre sur la même période une perte d'un milliard de dollars.
Le problème des banques américaines, y compris JP Morgan Chase, c'est que leur activité de crédit continue de souffrir de lourdes pertes, à cause des importantes provisions qu'elles sont contraintes de passer. Et les bénéfices générés par les meilleurs élèves du secteur sont surtout imputables à leur activité de banque d'investissement !
Ainsi, cette division représente plus de 53% des bénéfices semestriels de JP Morgan Chase, alors que la division de services financiers "retail" (banque de détail et services financiers associés) affiche un bénéfice seulement symbolique de 7 millions de dollars.
Et si les géants de la banque ne sont pas tous sortis de l'ornière, que dire des banques régionales américaines, non seulement plus petites, mais aussi moins diversifiées que leurs grandes soeurs ! Ployant sous le poids de leur encours de crédit, elles tombent comme des mouches : "98 faillites ont été enregistrées depuis le début de l'année et plus de 400 banques sont identifiées comme étant "à problème" par la FDIC", note Estelle Honthaas, de la Direction des études économiques du Crédit Agricole.
A quelque chose malheur est bon, et ces défaillances en série permettent la consolidation du secteur par quelques acteurs en bonne santé, comme US Bancorp, Zions Bancorp ou Columbia Banking System. Reste que les banques américaines ne sont, on le voit, pas encore tout à fait tirées d'affaire.