Invité hier d'une soirée organisée par Smartangels sur le thème du crowdfunding, Olivier Mathiot, président de France Digitale et co-fondateur du site de e-commerce Priceminister, a livré sa vision sur le financement des jeunes pousses en France. Le tableau qu'il en dresse n'est d'ailleurs pas si catastrophique et le terreau français pas si mauvais. "Il y a beaucoup plus de fonds d'investissement en France qu'en Allemagne, et beaucoup plus d'entrepreneurs à Paris qu'à Londres", résume-t-il.
Olivier Mathiot voit toutefois deux problèmes, tout au début et tout à la fin de la chaîne de financement des startups. "D'un côté, il faudrait un système d'amorçage plus élaboré, de l'autre, plus de fonds "late stage" pour tirer vers le haut l'ambition des entreprises", estime-t-il.
Certes, il existe en France des business angels capables d'accompagner les entreprises en démarrage, mais ils sont moins de 10.000 à être réellement actifs en France contre plus de 50.000 au Royaume-Uni. "Sans parler de la Silicon valley qui est devenue ce qu'elle est grâce à la transformation des entrepreneurs en business angels", estime Olivier Mathiot.
Une fois les entreprises arrivées à maturité, elles ne trouvent pas non plus le soutien financier nécessaire. Et Olivier Mathiot d'évoquer son expérience personnelle : "lorsque Priceminister a été vendu au japonais Rakuten pour 200 millions d'euros, les offres reçues de la part d'acteurs français équivalents étaient environ cinq fois mois élevées." Mais lorsque de l'argent venu d'ailleurs vient s'investir en France, doit-on réellement se plaindre ?