Dix ans après le rachat de Gucci, PPR poursuit sa mue vers le luxe, ce qui passe par la vente de ses actifs dans la distribution (FNAC, Conforama), comme le rappelle aujourd'hui le président François-Henri Pinault dans un entretien au Wall Street Journal.
L'abandon par le groupe de la dénomination Pinault-Printemps-Redoute au profit de son abréviation PPR en 2005 était déjà tout un symbole, puisqu'elle effaçait les noms de trois enseignes autrefois majeures pour lui, la deuxième étant d'ailleurs cédée l'année suivante.
Si le patron du groupe et fils du fondateur ne fixe pas de deadline au processus de cession de la FNAC et de Conforama, il déclare que "le plus tôt sera le mieux", dévoilant ainsi... un secret de polichinelle ! Chacun sait que le processus est enclenché, comme en témoigne la prochaine introduction en Bourse de CFAO, prévue le 3 décembre prochain (clôture des souscriptions le 1er décembre).
Cette filiale à 99,94% de PPR est principalement spécialisée dans la distribution automobile et pharmaceutique en Afrique. Et le groupe compte retirer 750 millions à 1 milliard d'euros de la mise en Bourse des 50 à 58% du capital qui seront proposés au public.
PPR débute donc son programme de cession par une partie plus "exotique", mais surtout moins emblématique que ses enseignes plus franco-françaises, FNAC et Conforama. Un moyen de tester l'appétit du marché pour des actifs que François-Henri Pinault qualifie de "faiblesse majeure" pour son groupe, selon le Wall Street Journal. Pas très aguicheur, tout cela ! Mais il s'explique : son ambition est de développer des marques mondiales (Gucci, Yves Saint-Laurent, Puma) et les actifs de distribution, précisément, sont difficilement exportables.
La sortie des métiers de distribution priverait PPR de la moitié environ de son chiffre d'affaires (20,2 milliards d'euros en 2008), mais pourrait faire entrer dans ses caisses de l'ordre de 5 milliards d'euros. De quoi poursuivre ses achats dans le luxe !
La fourchette de prix prévue pour l'introduction en Bourse de CFAO se situe entre 24,80 euros et 29 euros. La fixation du prix définitive sera intéressante à suivre : elle fera en quelque sorte office de baromètre pour la suite.