"Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera" ! C'est par ce titre choc qu'Alain Peyrefitte avait choisi de décrire en 1973 l'inexorable essor à venir de l'Empire du milieu, dans un essai visionnaire à une époque où le continent asiatique était encore dominé par l'économie japonaise. Mais quand la croissance chinoise tremblera à son tour, que se passera-t-il ? C'est une des questions majeures qui agite actuellement le petit monde des économistes et de la finance.
C'est un fait avéré, la croissance chinoise ralentit ! Certes, la deuxième économie mondiale affiche encore des chiffres de progression à faire pâlir d'envie nos économies développées. Le produit intérieur brut chinois a ainsi progressé de 7,6% au deuxième trimestre 2012, contre... 0% pour la France, par exemple ! Mais le rythme de développement chinois est effectivement en train de décélérer : il s'était établi à 9,5% au deuxième trimestre 2011.
Un ralentissement à la fois conjoncturel et structuel
Bien évidemment, la crise économique qui touche en particulier l'Europe, destinataire privilégie des exportations chinoises, n'est pas étrangère au phénomène. Le ralentissement du géant asiatique est en grande partie imputable à une progression moins rapide de ses exportations, mais la consommation y est aussi pour quelque chose. Une récente enquête Bloomberg auprès des plus grandes bijouteries hongkongaises a par exemple démontré que les ventes de bijoux et montres avaient augmenté de 3,1% seulement en juin dernier, alors que le taux de progression était encore de 60% un an auparavant !
Après des années dorées, la Chine arrive à un certain degré de maturité qui rendrait inévitable ce ralentissement. Reste à savoir s'il va se poursuivre graduellement ou s'accélérer brutalement, comme le laisse craindre le taux de croissance quasi-nul (1%) des exportations en juillet 2012. Pour l'heure, certains signaux permettent de rester optimiste, comme le taux d'inflation, qui reste très bien maîtrisé (1,8% seulement en juillet 2012). Cela permet à la Chine de conserver de bonnes marges de manœuvre pour la relance de son économie, grâce à des taux d'intérêt bas.
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