Vous aimez investir dans les valeurs technologiques ? Vous avez mille fois raison ou, pour être plus raisonnable, dix fois raison. Voici en effet dix bonnes raisons d'investir dans la "tech", selon Stuart O'Gorman, directeur "actions technologie" de la société de gestion britannique Henderson.
La première raison tient au fait que l'innovation est un moteur économique majeur, comme le démontre la pénétration rapide des smartphones, avec leur cortège de nouveaux services. La déflation permanente sur le prix des composants, selon la fameuse loi de Moore qui veut que la capacité d'un processeur, à coût équivalent, double tous les 18 à 24 mois, permet de nourrir en permanence le marché de nouveaux produits.
Deuxièmement, on constate sur longue période une progression des dépenses en technologies supérieure à celle de l'économie. Aux Etats-Unis, celles-ci représentent près de 4% du PIB contre environ 1% à la fin des années 1950.
Troisième raison : après le pic de la bulle internet, où le surinvestissement en technologies a été manifeste, nous sommes actuellement retombés en-deça de la tendance de long terme, ce qui laisse espérer un effet de rattrapage.
Quatrième raison : l'innovation technologique bénéficie à de nouveaux entrants, souvent au détriment d'acteurs traditionnels. Stuart O'Gorman rappelle ainsi que le cours d'Amazon a été multiplié par cinq depuis début 2006, quand celui du libraire Barnes & Noble s'est dans le même temps effondré.
Ensuite, l'effet démographique joue en faveur de la technologie, le poids des "natifs numériques" étant amené à croître chaque année.
La sixième raison évoquée par le gérant réside dans une valorisation du secteur globalement attrayante, et même proche des plus bas historiques en matière de PER. En ce sens, Apple, avec ses 560 milliards de dollars de capitalisation boursière, est en quelque sorte l'arbre qui cache la forêt. Qui plus est, et c'est la septième raison, le secteur est sain financièrement. "Bon nombre des entreprises dans lesquelles nous investissons détiennent plus de 15% de leur capitalisation boursière en liquidités", précise Stuart O'Gorman.
Le secteur est marqué par des modèles économiques très flexibles, souvent fabless (sans usines), c'est-à-dire que la production est externalisée, ce qui limite les coûts fixes (huitième raison), tandis que la part des contrats de service à long terme augmente, d'où des revenus de plus en plus récurrents dans le secteur (neuvième raison).
En résumé, et c'est la dixième raison, le secteur technologique apparaît peu risqué au gérant de Henderson, alors qu'il dispose de solides facteurs de croissance. Ce risque moins élevé s'illustre par un coefficient bêta inférieur à 1, ce qui matérialise que le secteur est moins volatil en Bourse que la moyenne du marché. Une vraie différence par rapport à la situation d'il y a dix ans.