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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 12:15

De l'avis du gérant Stuart Rhodes, mieux vaut s'intéresser aux sociétés dont les dividendes affichent une croissance régulière et fuir celles dont les dividendes sont "vulnérables". Une théorie qui souffre cependant des exceptions...

Stuart Rhodes, qui gère le fonds M&G Global Dividend, estimait récemment que la "chasse au rendement" de court terme est une pratique "suicidaire" pour les investisseurs. Pour lui, s'intéresser aux sociétés versant ponctuellement un dividende élevé, sans que le rendement induit puisse être considéré comme durable, serait tout simplement "ruineux" pour la performance (lire cet article en anglais de citywire).

En Bourse, chacun a ses théories, mais il est toujours bon de les confronter à la pratique. Nous avons en France un bel exemple de société affichant depuis quelques années une croissance assez régulière de son dividende, société dont les fondamentaux financiers permettent d'espérer une poursuite du mouvement, même à moindre rythme. Je veux parler de France Télécom, dont le "coupon" est passé de 0,48 euro en 2004 à 1,40 euro en 2009. Elle pourrait donc aisément rentrer dans l'univers d'investissement de Stuart Rhodes ! Il n'en reste pas moins que le titre de l'opérateur télécoms a marqué la plus mauvaise performance du CAC40 en 2009 (lire notre article du 5 janvier dernier). Et depuis début 2010, France Télécom n'a pas rattrapé son retard.

A l'inverse, la théorie de Stuart Rhodes inciterait à se détourner des dividendes exceptionnels, qui mettent forcément en lumière un rendement élevé, mais sont, par définitions, tout le contraire de durables. Pourtant, deux exemples récents (il y en a sans doute d'autres) montrent que s'intéresser aux dividendes exceptionnels peut être très rémunérateur.

Cela ne surprendra pas les habitués de newsfinance.fr que j'évoque ici en premier lieu la société Netgem. Le 9 décembre dernier, celle-ci annonçait un dividende exceptionnel de 1,36 euros (plus précisément 0,70 euro versés en numéraire, le reste étant constitué par des actions de VideoFutur). Ceux qui ont acheté le titre Netgem le jour même ont payé au maximum 3,68 euros. Le titre ne vaut plus à l'heure où sont publiées ces lignes que 3,41 euros, mais il faut ajouter les 70 cents perçus et l'action VideoFutur attribuée (soit encore 34 cents au cours actuel). Le calcul est vite fait... l'achat à été rentable !

Autre exemple récent, celui de Xiring. Après avoir vendu sa filiale "banque" à Gemalto fin 2009, l'éditeur a proposé à ses actionnaires, le 12 janvier dernier, le versement d'un dividende exceptionnel de 3,20 euros, soit un rendement de plus de 28% au cours de clôture enregistré ce jour-là. Le lendemain, le titre saluait la nouvelle par un rebond de 7,7%, marquant un plus haut en séance à 12,50 euros. Les acheteurs ne se sont pas trompés, là encore : Xiring vaut aujourd'hui 15,43 euros !

Comme quoi, une théorie sûrement valable à long terme souffre des exceptions à court terme. Si la martingale boursière existait, ça se saurait !

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