L'opération de rapprochement entre les deux SSII Sopra et Steria est-elle de nature défensive ou offensive ? Les chiffres d'affaires des deux sociétés au premier trimestre 2014, publiés simultanément ce soir, semblent apporter une réponse à cette question.
Côté Steria, les facturations ont atteint 463.8 millions d'euros sur la période, ce qui matérialise une croissance interne assez forte de 6,1%. C'est essentiellement le Royaume-Uni qui a tiré cette performance : avec 203 millions d'euros de chiffre d'affaires au T1 (+15,2%), le pays représente à lui seul près de 44% de l'activité totale, notamment grâce aux contrats dans le secteur public loin devant la France (29%) qui a, elle connu un recul d'activité de 5,6%. La faute aux secteurs de l'assurance, des télécoms et... du public : un net décalage de cycle avec les activités outre-Manche. L'Allemagne connaît aussi une contraction du chiffre d'affaires (-4,6%). Dans le reste de l'Europe, le développement se poursuit avec notamment une montée en puissance de la Scandinavie (+26%), grâce aux contrats signés l'an dernier.
Chez Sopra, la croissance organique au premier trimestre a été un peu plus modeste mais s'établit tout de même à 4,4%. Là encore, ce sont les activités hors de France qui ont dopé la croissance. Le chiffre d'affaires des services en Europe hors France est en progression de 5,5% (contre une progression de 2,2% seulement en France), notamment grâce à des progressions d'activité supérieures à 15% en Espagne et au Bénélux, l'Allemagne et l'Italie étant en retrait.
On le voit, les deux sociétés connaissent un retour de la croissance, ce qui plaide pour une opération de rapprochement à caractère offensif. Les deux communiqués rappellent d'ailleurs, rigoureusement dans les mêmes termes les ambitions du projet (construire un acteur européen de premier plan pesant 4 milliards d'euros et dégageant 10% de marge opérationnelle) puis détaillent de manière légèrement différente l'accueil favorable réservé à la future fusion par les clients et les salariés. L'offre devrait être formellement lancée en mai pour se clore en juillet. Mais les deux sociétés semblent avoir à coeur de montrer qu'elles se projettent déjà dans un futur commun.
La parité d'échange retenue pour la fusion est de quatre actions Steria pour une Sopra : la première, avec un cours de 20.78 euros ce soir, présente donc une légère décote sur la seconde (84,41 euros en clôture). Ces bons chiffres d'activité devraient être perçus favorablement par la bourse demain.