Pas de
flight to quality en 2009 ! Par ce terme de "fuite vers la qualité", on désigne le mouvement habituellement constaté en période de crise des actifs les plus risqués vers les actifs les plus sûrs. Pourtant, l'an dernier, les sociétés à forte visibilité sont plutôt... celles qui ont manqué le rebond.
Dans le "bottom 10" du CAC40 (les 10 sociétés de l'indice qui affichent la plus mauvaise performance), on trouve en effet nombre de valeurs défensives. Cela est à mettre sur le compte du fait que les craintes de dépression économique, qui ont surgi de manière particulièrement brutale fin 2008, ont considérablement diminué au cours de l'année 2009, le scénario du pire trouvaznt de moins en moins d'adeptes à mesure que les sociétés publiaient des résultats généralement en baisse, mais rarement catastrophiques.
Avec ses 189 millions de clients, généralement facturés sur la base d'un abonnement mensuel,
France Télécom est certainement la société du CAC40 dont la visibilité financière est la plus élevée. En témoigne un objectif financier (un cash-flow organique de 8 milliards d'euros en 2009) sans cesse réitéré tout au long de l'année, malgré le contexte social difficile dont a souffert l'entreprise. Et pourtant, c'est elle qui marque le plus fort recul de l'indice (-14,8%), confirmant son statut de valeur de rendement (on peut l'estimer aux environs de 7,7% au total, en rappelant qu'un acompte a été versé début septembre).
Significativement, la troisième plus forte baisse est à l'actif (si l'on peut dire) de
Vivendi, dont le principal métier , via
SFR, est exactement le même que celui de
France Télécom. Et le rendement devrait, là aussi, rester élevé... de l'ordre de 7%.
Dans les mauvais élèves de l'année passée, on trouve aussi d'autres valeurs réputés défensives : des
utilities (GDF Suez, EDF, Veolia) mais aussi le champion de l'agro-alimentaire
Danone. Pourtant, avec un chiffre d'affaires en très léger repli et un résultat net courant en hausse au premier semestre, la société n'a pas vraiment failli.
Finalement, les seules sociétés vraiment cycliques à figurer dans ce palmarès sont l'hôtelier
Accor et le spécialiste des matériaux de construction
Saint-Gobain, qui sont tout de même parvenus à inscrire une légère progression l'an dernier.