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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 18:20

Ils valent entre 10 et 240 dollars la bouteille. Ou peut-être un peu plus maintenant qu’ils font officiellement partie du Top100 du Wine Spectator. Le site de la revue précise que ce classement annuel se fonde sur des critères de qualité, de prix, de disponibilité et... d’excitation.


Le millésime 2014 de ce « hall of fame » du vin intègre des bouteilles en provenance de 15 pays différents, le plus représenté étant les Etats-Unis (24 lauréats), devant l’Italie (19), la France arrivant seulement en troisième position, avec 14 noms représentés. Suivent l’Espagne (8), l’Australie, le Chili et le Portugal (6 lauréats chacun), puis d’autres pays plus ou moins attendus dans un tel palmarès : Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, mais aussi Allemagne et Israël.

 

En France, on sait que l’impact d'un critique comme Robert Parker, dont le système de notation sur 100 a été reprise par le Wine Spectator, s’est particulièrement fait sentir en région bordelaise. Celle-ci compte 4 représentants dans la sélection 2014 : deux rouges du Médoc (un saint-julien de Léoville Las Cases en 10e position et un saint-estèphe de Lilian Ladouys, 72e) et deux blancs liquoreux (le 1er grand cru classé de Sauternes, Château Guiraud et son voisin de Barsac, Château Doisy-Védrines). Mais Bordeaux est devancé par  la région viticole montante du Rhône qui compte 5 noms dans le classement, dont quatre châteauneuf-du-pape (le Clos des Papes est le meilleur français du classement avec sa 7e place) et un côte-rôtie de chez Guigal. Figurent aussi au classement un alsace, un bourgogne (un chablis), un vin du Languedoc, un autre de Provence et enfin un cahors. 

 

Le top 5 du classement est quant à lui entièrement occupé par le Portugal (un porto et deux vins du Douro) et l’Australie.


Voir le Top 100 2014 du WineSpectator

 


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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 18:52

hubert.jpgC'est une figure de la viticulture bourguignonne qui vient de s'éteindre à l'âge de 84 ans. C'est au cours d'un repas avec des amis, en Alsace, qu'Hubert de Montille, né sur une table à Volnay, est décédé. Sa trogne presque hitchcockienne, ceux qui ont vu et apprécié Mondino, le film sorti en 2004 par le réalisateur américain Jonathan Nossiter sur le milieu du vin, s'en souviennent certainement.


On le voit d'ailleurs sur l'affiche et, avec sa fille Alix, il offre une des scènes les plus savoureuses du film en expliquant au spectateur ce qu'est un "vin pute". Dès sa première vendange en 1947, à l'âge de 17 ans seulement, il va rompre avec quelques-unes des habitudes du vieux domaine familial, à commencer par celle de vendre en vrac le vin aux négociants, pour le mettre en bouteille à la propriété. Une pratique devenue aujourd'hui un signe distinctif de qualité.

 

Dans un monde où tout va trop vite, c'était aussi un farouche défenseur des vins de garde qui mettent des décennies à exprimer leur complexité, leurs "arômes tertiaires". En somme, il a conservé ses convictions jusqu'au bout, puisque c'est un verre de pommard 1999 à la main qu'il a tiré sa révérence.

 


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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 19:08

When you sell a wine in France, you sell a piece of history and most of all, a “terroir” : call it an AOC, a “cru” or a “climate” (the word used in Burgundy). But, as most winemakers will tell you, with true or false modesty towards nature, on which their activity so much depends, they owe everything to the grape, their raw material. And for sure, the grape  is what is put forward when you read the label of a wine in many countries outside France : you drink a bourgogne or a bordeaux but, when it comes to an american or australian wine, tou will drink a pinot, a merlot or a chardonnay.

 

Of course the grape variety is important to the wine and many connoisseurs boast abotu being able to recognise it just by the smell. Yet, even the best among them can be mistaken sometimes, as was observed during the last competition to name France’s best sommelier, which ended in Beaune on october the 27th with Jonathan Bauer-Monneret, sommelier of the Spring à Paris, being victorious. In a playful mood, the organizers had the competitors taste red burgundys, made as everyone know with pinot noir grapes. But among three real representatives of this variety, they had hidden a beaujolais, made with the gamay variety that Philippe le Hardi, Duke of Burgundy, once asked to snatch out of his land, calling it “vile and dishonest”.

 

Anyway, this beaujolais from Château des Jacques was a trap for everyone : even the future french champion thought of a pinot noir. It seems the winemaker’s work has its part in how the wine tastes, finally. And this property being operated by Burgundy’ famous wine trading house Louis Jadot, honour is saved in a way.

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2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 18:36

jadotQuand on vend un vin en France, on vend une histoire et surtout un terroir : une AOC, un cru, un climat. Mais bien des vignerons vous le diront, avec une modestie réelle ou feinte devant la nature qui conditionne tant leur activité, ils doivent tout au raisin qui est la matière première de leur ouvrage. Et c’est bien ce raisin, ce cépage, qui est mis en avant sur les étiquettes de bien des vins étrangers : on boit un bourgogne ou un bordeaux mais lorsque le breuvage est américain ou australien, on boit un pinot noir, un merlot, un chardonnay.

 

Bien sûr, le cépage est important et nombres de connaisseurs se targuent de le reconnaître rien qu’au nez. Et pourtant, même les meilleurs, parfois, peuvent se laisser abuser, comme l’a encore démontré le dernier concours de meilleur sommelier de France, qui s’est conclu à Beaune le 27 octobre par la victoire de l’alsacien Jonathan Bauer-Monneret, sommelier du restaurant Spring à Paris. Les organisateurs étant d’humeur taquine, lorsqu’il s’est agi pour les concurrents de goûter des rouges de Bourgogne, élaborés comme chacun sait avec du pinot noir, ils ont glissé parmi trois authentiques représentants de ce cépage un beaujolais, fait de ce gamay « vil et déloyal » que Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, fit jadis arracher pour ne point risquer de boire du mauvais vin.

 

Hé bien, ce beaujolais du Château des Jacques a piégé son monde : tous, y compris le futur champion de France, y ont vu un pinot noir. Comme quoi le travail du vigneron a aussi sa part au goût du vin. Il est vrai que ce domaine est exploité par la maison Louis Jadot, négociant bourguignon réputé. L’honneur est sauf, en somme.

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 19:41

 

wine-production.png

 

With  a production of nearly 46.2 million hectoliters, France takes back its position as first producer of wine in the world  in 2014, according to figures published by Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). That was enough for french website Atlantico to rejoice that 2013 "was just an accident", as if the first place was rightly France's due.

 

A catchy phrase is OK, but to read the figures correctly is better. And those from OIV tell another story. In fact, since 2010, Italy was the leader three times (2010,2012, 2013) and France only twice (2011 with a production exceeding 50 million hectoliters, then 2014). And even Spain showed its capacity to beat France on a single year (see infography). The irregularity of production depends in particular on climatic variations that don't occur the same way in different countries. The year 2014 shows a good example, with Italy and Spain respectively down 15 and 19%, when their neighbour France is up 10%.

 

Nevertheless, the three leaders are in a downward long terme trend, namely France, which production was still clearly over 50 million hectoliters each year, at the beginning  of the decade 2000. On the opposite side, the production in countries like China, Australia, Argentina or the USA tends to head north, even if the latter is down in 2014, keeping its 4th place with a production much smaller than the three main producers.

 

Anyway, theses figures are about volumes, and what really counts is value. There, the trend is clearly upward, and no one understands that better than french people, who drink way less wine than before but have reoriented their consumption from the simple "vins de tables" to the AOCs. In 2013, the global trade in wine has decreased by 2.4% in volume, but increased 1.4% in value. And there, France IS the world champion, with exports reaching  7,8 billion euros in 2013 : more than Italy and Spain figures gathered.

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 18:33

production-2014-vin-OIV.png

 

Avec une production de près de 46,2 millions d'hectolitres, la France reprend en 2014 la place de premier producteur mondial de vin, selon les statistiques de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Il n'en faut d'ailleurs pas plus à Atlantico pour se féliciter du fait que l'année 2013 "n'était donc qu'un accident", comme si la place de premier producteur mondial revenait de droit à la France.

 

Faire une belle accroche, c'est louable, bien lire les chiffres, c'est mieux. Et ceux de l'OIV racontent une autre histoire. En réalité, depuis 2010, l'Italie a occupée trois fois la première place (2010,2012, 2013), contre deux fois pour la France (2011 avec une production supérieure à 50 millions d'hectolitres et donc 2014). Et l'Espagne a montré en 2013 sa capacité à produire plus que la France sur une année donnée (voir graphique). L'irrégularité de la production est notamment fonction des aléas climatiques qui ne touchent pas tous les pays uniformément. Le cas de l'année 2014 est à ce titre exemplaire, l'Italie et l'Espagne enregistrant respectivement des baisses de 15 et 19% de leur production, quand celle de la France progresse de 10%.

 

Reste que pour ces trois leaders, la tendance de la production sur longue période est plutôt orientée à la baisse. C'est notamment le cas de la France qui dépassait encore allègrement les 50 millions d'hectolitres annuels au début des années 2000. A l'inverse, des pays comme la Chine, l'Australie, l'Argentine ou les Etats-Unis sont sur une tendance haussière, même si ce dernier pays a connu un fléchissement en 2014, conservant sa quatrième place, avec une production encore très éloignée de celle des trois principaux producteurs.

 

Mais ces chiffres ne donnent que des évaluations en volume et ce qui compte vraiment, c'est la valeur produite. Et celle-ci a plutôt tendance à grimper, à l'image d'une France qui boit aujourd'hui beaucoup moins de vin qu'autrefois mais a progressivement délaissé les vins de table pour les AOC. D'ailleurs, en 2013, le commerce mondial de vins a baissé de 2,4% en volume, mais augmenté de 1,4% en valeur. Et à ce jeu, la France est VRAIMENT la championne du monde, avec des exportations représentant 7,8 milliards d'euros en 2013, soit plus que l'Italie et l'Espagne réunies.


 


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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 20:16

Vins-et-spiritueux-0627.JPGLes actions retrouvent de la volatilité ces jours-ci. Mais le prix des vins fins n'est pas forcément plus stable et c'est un support d'investissement contestable. Ce qui réjouit le buveur ne contentera pas forcément l'investisseur.


Depuis quelques jours, le marché des actions fait à nouveau des siennes, montrant la fragilité de la hausse récente, boostée de manière un peu artificielle par les banques centrales, est assez fragile. Voilà qui souligne l'intérêt de diversifier ses risques. Alors pourquoi ne pas investir dans le vin, grâce aux multiples offres qui sont apparues ces dernières années ?

 

A vrai dire, l'indice Liv'ex Fine Wine 100, fondé sur les prix de 100 vins particulièrement recherchés, montre assez bien qu'investir en vins des meilleurs crus peut se révéler assez risqué. On voit bien la logique de départ d'un tel placement : les meilleurs vins du monde seront toujours très recherchés, donc très chers, et constituent un placement refuge, comme peut l'être un achat de bien immobilier dans le triangle d'or à Paris. Sans doute, mais une première différence est qu'un bien immobilier peut produire un revenu en étant loué, alors que le stockage d'un vin en vue de le revendre plus cher a un coût, même minime, sans produire de revenus.

 

Par ailleurs, on constate que depuis le pic à 365 points en juin 2011, l'indice Liv'ex 100 a connu une forte tendance baissière qui l'a ramené à 237 points, soit un recul de 35%. Sur 5 ans, il ne gagne que 2,1% alors que l'indice Liv'ex Fine Wine 1000, plus diversifiés a grimpé de 22,2%. Cela semble montrer que se concentrer sur le haut du panier, c'est aussi s'exposer aux risques inhérents à une trop faible diversification : 74 des 100 composants de l'indice Liv'ex 100 sont ainsi des bordeaux, de Haut-Brion à Cheval-Blanc en passant par Mouton-Rothschild ou Petrus. De grands noms mais aussi une grande volatilité des prix, avec par exemple une baisse de 64% du prix de la caisse de Lafite 2008, comme le note le site britannique thedrinksbusiness.com.

 

Non seulement le prix des plus grands vins est dépendant, comme celui des actions, des injections massives de liquidités de la part des banques centrales, mais il est aussi fonction des modes, qui varient au cours du temps. Souvenons-nous de la difficulté qu'eut le médecin Fagon à faire accepter à son royal patient, un certain Louis XIV, l'idée de boire du bourgogne, pour des raisons purement sanitaires, d'ailleurs. Car le Roi-Soleil préférait le champagne. On parle bien là du vin rouge issu de pinot noir que produisait cette région aujourd'hui mondialement réputée pour un produit sensiblement différent.

 

Attention donc à l'abus de crédulité qui vous ferait voir le vin comme un placement miracle. Même les vins tranquilles peuvent avoir leur bulles... et leurs krachs.

 

 


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