Comme indiqué lors de la publication du chiffre d'affaires, la marge d'exploitation s'élève à 8,8% et la SSII... est plus riche que jamais.
(newsfinance.fr) - On ne peut pas dire que Neurones soit restée insensible à la crise : en 2009, le chiffre d'affaires est certes en hausse de 14,3%, à 216,4 millions d'euros, mais cela est surtout attribuabe aux acquisitions. La croissance interne, elle, est tombée à 3,4%, contre 16,4% en 2008. Pour autant, la SSII fait beaucoup mieux que son marché, dont la baisse en 2009 est estimée entre 3 et 5%.
De même, la rentabilité a fléchi, mais reste à un très bon niveau : la marge d'exploitation, conformément aux indications antérieures, a atteint 8,8%, contre 9,7% en 2008. Le bénéfice net part du groupe est en léger recul (1-5,8%, à 11,3 millions d'euros), ce qui s'explique... par la baisse des taux !
Neurones est en effet une société extrêmement riche compte tenu de sa taille et dégage des profits financiers du placement de sa trésorerie. Ces profits ont fondu de 1,8 million en 2008 à 0,7 million en 2009, du fait du recul des taux courts. Toujours est-il que cette nouvelle année de croissance rentable a conforté le bilan ultra-sécurisé du groupe. Au 31 décembre 2009, sa trésorerie nette représente 59,6 millions d'euros, soit une augmentation de plus de 7 millions en un an.
Pour 2010, Neurones anticipe une croissance interne supérieure à celle enregistrée en 2009, sans toutefois la chiffrer plus précisément. Il faudra attendre le 6 mai pour en savoir plus, la société profitant toujours de la publication de son chiffre d'affaires du premier trimestre pour communiquer sur ses objectifs.
On notera que le communiqué de Neurones se termine sur un commentaire très sibyllin. La société affirme poursuivre "ses efforts de rapprochement avec des confrères entrepreneurs de profil comparable afin d'utiliser à bon escient le cash abondant à sa disposition". Or, les observateurs attentifs de la société savent bien que si elle est si riche, c'est précisément parce qu'elle n'a JAMAIS utilisé le cash levé lors de l'introduction, se contentant de petites acquisitions financées par la trésorerie générée par l'exploitation.
Faut-il voir dans ce commentaire le signal de manoeuvres de plus grande ampleur ? On serait tenté de le croire. A vrai dire, cette période de stabilisation "post-crise financière" se prête bien à une reprise des OPA dans le secteur des services informatiques, où la fièvre des rapprochements s'est calmée depuis le milieu de la décennie précédente. Qui seront les prédateurs ? Ceux qui en ont les moyens, c'est-à-dire des sociétés en situation de cash net significatif. Neurones en fait indubitablement partie, tout comme un Devoteam, par exemple. Et les cibles sont légion sur la place parisienne.