La société de gestion Comgest fait le point dans un communiqué sur une année 2016 dont elle sort grandie malgré un contexte compliqué. En effet, cette boutique spécialisée dans la gestion d'actions de sociétés de croissance n’était clairement pas en phase avec le contexte de fin d’année 2016, où ce sont les valeurs décotées qui ont été à la fête.
Il n’empêche que Comgest a vu ses encours augmenter de 5% en 2016, à 21,8 milliards d’euros, ce qui en fait un des gestionnaires indépendants qui comptent à Paris, même si ce chiffre est en deçà des 56 milliards d’euros gérés par Carmignac. Cette augmentation est venue d’un effet marché positif, certes, mais aussi d’une collecte nette de 340 millions d’euros, dont 300 millions sur la stratégie actions émergentes, pour laquelle Comgest est particulièrement reconnue. Les stratégies sur le Japon et les US ont aussi attiré des capitaux frais, au contraire de la gestion actions européennes, qui a décollecté l’an dernier.
Le groupe, qui compte huit implantations sur trois continents (Amsterdam, Boston, Dublin, Düsseldorf, Hong Kong, Paris, Singapour, Tokyo) a aussi étoffé ses équipes en 2016 et emploie aujourd’hui 120 personnes, dont 40 gérants. Commercialement, il va pouvoir s’attaquer au marché américain cette année, après avoir fait enregistré ses entités de Boston et Dublin auprès de la SEC en octobre dernier.
Comgest n’a pas à rougir des performances 2016 de ses fonds ouverts : deux seulement de ses 12 fonds ont enregistré une performance légèrement négative l’an dernier (deux fonds investis en Europe), tandis que le fonds émergent historique Magellan a retourné une performance de 8,25% et que le fonds dédié à la Chine a même généré 9,88%. En revanche, ce dernier est l’une des deux seules stratégies de Comgest (avec le fonds Inde) qui ont réussi à battre leur indice de référence en 2016. Comgest construit en effet des stratégies très concentrés et très orientées croissance, d’où des écarts de performance parfois importants à court terme avec les indices. Ainsi, Comgest Growth GEM Promising Companies a certes délivré un honorable 7,03% en 2016, mais cela se compare à l’indice MSCI Emerging Markets qui, lui, a progressé de 14,47%.
Malgré cette contre-performance relative en 2016 (10 fonds sur 12 en-deçà de leur benchmark), la vision est inversée lorsqu’on regarde les performances sur 5 ans : là, seules les stratégies « Growth World et « Growth America » affichent une sous-performance, d’ailleurs pas dramatique. A l’inverse, les stratégies asiatiques (Asie hors Japon, Inde, Chine) génèrent des surperformances annualisées de l’ordre de 4% ou plus sur la période. Un joli track record.