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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 15:02

Fraude-Carte-Bancaire.jpgIl faut toujours lire avec attention les statistiques. En parcourant en diagonale celles du dernier rapport annuel de l'Observatoire de la sécurité des cartes bancaires, on pourrait presque se rassurer de savoir que le taux de fraude à la carte bancaire n'a que légèrement augmenté en 2012, pour atteindre 0,08%, et qu'il a même reculé de 0,341% à 0,29% entre 2011 et 2012 sur les paiements à distance.


En réalité, ces taux sont calculés sur un montant (celui des transactions par carte bancaire), qui augmente lui-même année après année : en 2012, ce sont 561,5 milliards d'euros de transactions qui ont ainsi été comptabilisés en France.

 

Et la fraude dans tout ça ? En 2012, les transactions frauduleuses ont progressé de 9,1%, à 450,7 millions d'euros et ce chiffre ne cesse de progresser depuis 2006 (+78% en six ans !). En 2012, ce sont ainsi 767.000 cartes bancaires qui ont été mises en opposition en France, soit presque 1% des cartes en circulation. Non, la fraude, ça n'arrive pas qu'aux autres ! Si nul n'est totalement à l'abri d'un tel désagrément, respecter quelques principes de base permet au moins d'éviter les pièges les plus grossiers des fraudeurs. 

 

Le premier conseil est évident : ne notez JAMAIS votre code de carte bleue de peur de l'oublier. Cela évitera qu'il se retrouve griffonné sur un bout de papier dans votre portefeuille... juste à côté de votre carte. D'ailleurs, n'importe quelle cervelle, fût-ce celle d'un oiseau, est capable de retenir ces quatre petits chiffres. Votre date de naissance contient plus de chiffres que votre code et vous ne l'oubliez jamais, n'est-ce pas ? lire la suite sur Yahoo Finance

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 14:52

escroc.jpgDepuis son record absolu du 6 septembre 2011 (à 1.921 dollars l'once, soit plus de 67.000 dollars le kilo), le cours de l'or a quelque peu baissé, mais reste à des prix historiquement très élevés. Rappelons seulement qu'en 10 ans, le prix du métal jaune a tout simplement été multiplié par cinq !

Les crises financières à répétition ne sont pas étrangères à cette belle trajectoire, l'or servant alors de valeur-refuge: on l'achète lorsqu'on ne sait guère quoi acheter d'autre, avec la conviction que sa valeur ne risque pas de baisser de manière trop forte. Très prisé en bijouterie, qui représente près de la moitié de la demande mondiale (plus de 4.000 tonnes par an), l'or a en effet la particularité d'être facilement stockable et transportable, du fait de sa très forte densité. Un kilo d'or représente un cube de 3,7 centimètres de côté: facile de se balader avec 41.000 euros dans la poche.


La très classique arnaque à la bague

Mais comme tout ce qui brille trop aux yeux des masses, l'or attire aussi les arnaqueurs ! L'une de ces arnaques semble tellement énorme qu'on est surpris de lire ici et là que des gogos s'y laissent encore prendre. La scène se déroule généralement dans un lieu touristique, misant sur le fait que le chaland y est plus détendu qu'ailleurs: une personne se baisse et ramasse à terre une bague de couleur dorée avant de vous la tendre en faisant mine de croire que c'est vous qui venez de la perdre... (la suite sur Yahoo Finance)
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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 22:15

On pouvait le subodorer, le pressentir, le craindre. Car, à vrai dire, le fait que les Français, dans leur majorité, ne soient guère au fait de la chose financière n’est pas une énorme surprise. Mais certains résultats de l’enquête que vient de publier le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC) sont proprement consternants. Chers compatriotes, vous êtes nuls !

A vrai dire, l’étude ouvre sur quelques constatations rassurantes : on y apprend ainsi que 70% des Français établissent un budget de leurs dépenses et de leurs recettes ou que 92% consultent régulièrement leur compte bancaire (52% le font régulièrement sur Internet). On se félicitera aussi d’apprendre que seulement 16% de nos concitoyens affirment avoir dépassé leur découvert autorisé durant les trois dernières années.

Là où ça se gâte franchement, c’est sur la connaissance des produits financiers. Si une courte majorité définit correctement ce qu’est un dividende, 44% des Français ignorent ce qu’est une obligation. Et encore ceux-ci ont l’honnêteté pour eux. Car ils sont 32% à penser que c’est un titre du capital d’une société ou une part d’un fonds de placement, ce qui ne laisse que 24% de bonnes réponses. Passons sur les 12% de nos concitoyens qui pensent qu’un fonds commun de placement est une aide de l’Etat pour les placements des salariés et venons-en au pire.

Nos concitoyens se targuent à 78% d’être à l’aise en calcul mais se vautrent en beauté pour ce qui est de la mise en pratique. Je ne ferai pas l’injure à mes lecteurs de leur dire combien ils auront sur leur compte au bout d’un an s’ils placent 100 euros à 2% ! He bien figurez-vous qu’à peine plus d’un Français sur deux (52%) répond correctement. Au moins, les petits jeunes à peine sortis des études ou encore dedans doivent savoir répondre un peu mieux, non ? Non ! Pour les 18/24 ans, le pourcentage de bonnes réponses tombe à 36%, ce qui en fait la génération la plus ignorante de toutes.

Quelle bonne nouvelle pour les banquiers ! Pas étonnant avec ces résultats que 69% des personnes interrogées s’appuient sur l’avis de leur conseiller financier pour leurs décisions financières. Et les vendeurs de rêve ont encore de beaux jours devant eux : 25% des Français ne voient aucune objection à ce qu’un produit financier soit à la fois très rentable et très peu risqué. Allez, je vous fais du 15% annuels et c’est garanti : vous signez, Madame Michu ?

Emmanuel Schafroth

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 12:41

Souvent, ce sont les choses les plus simples qui fonctionnent bien. Longtemps, l'indice boursier le plus célèbre au monde, le Dow Jones, a été calculé d'une manière bête comme chou, simple moyenne arithmétique du prix unitaire des actions le composant. Il suffisait alors qu'une société de l'indice procède à l'opération purement technique qu'est une division du nominal pour que son poids dans l'indice diminue mécaniquement.

 

Oui, les choses simples fonctionnent souvent bien, mais il ne faut pas pour autant oublier leurs limites. Le PER (price earning ratio ou ratio prix sur bénéfices) est un excellent exemple de cette vérité. Le PER vous indique à l'instant t qu'en achetant une action aux prix actuel, vous la payez x fois les bénéfices. Autrement dit, le PER vous dit que si les bénéfices se la société restent en l'état, il faudra x années pour "rembourser" votre investissement . C'est assez parlant !

 

Le calcul d'un PER est très simple, du moins quand on l'effectue rétrospectivement sur un bénéfice déjà publié et que la société concernée n'a pas procédé à des opérations financières complexifiant la situation (émission de stock options, par exemple). Dans le cas le plus simple, donc, il suffit de diviser la capitalisation boursière par le bénéfice net pour obtenir le PER. C'est simple, on vous dit !

 

Parlant et simple à calculer, le PER fait donc figure d'indicateur de valorisation le plus largement utilisé. Mais il faut le manipuler avec précaution et aller bien au-delà si l'on prétend faire l'analyse fondamentale d'une société. Ces dernières semaines, j'ai pu lire sur certains forums boursiers tout et n'importe quoi au sujet du PER, comme cet échange où un internaute A prétendait que la limite du PER était de ne pas prendre en compte la situation financière d'une entreprise, un internaute B lui rétorquant que c'était faux, car la situation financière se retrouvait dans le résultat financier.

 

Désolé, cher B, mais vous avez tort. Le résultat financier donne certes des indices sur la situation financière de l'entreprise, mais ne la mesure en aucun cas. Dans le résultat financier, on retrouve en négatif les intérêts que la société a payé au titre d'emprunts contractés et, en positif, les intérêts qu'elle a touché sur ses placements de trésorerie. Mais d'autres éléments entrent dans le calcul de cet indicateur, comme les plus ou moins-values enregistrées sur des cessions d'actifs. Un résultat financier fortement négatif peut certes être l'indice qu'une société est endettée. Il peut aussi toucher une société ayant des caisses bien remplies mais qui vient de céder à perte une filiale.

 

Quoi qu'il en soit, le résultat financier entre dans le calcul plus global du bénéfice net, qui mesure, sur une période donnée (année, semestre,...), ce que l'entreprise a gagné ou perdu. Il n'est pas un élément du bilan, qui mesure, à une date donnée, ce que l'entreprise détient et ce qu'elle doit. Le PER valorise l'entreprise pour sa capacité actuelle ou future (quand il se fonde sur des prévisions de bénéfices pour les exercices à venir) à gagner de l'argent. Mais il ne tient aucun compte du parcours passé de l'entreprise, de son histoire, qui a aboutit à la situation de bilan qu'elle connaît au moment du calcul.

 

Prenons un exemple concret, celui de la société Neurones, qui est arrivée en bourse en mai 2000, en pleine effervescence Internet, et a levé des capitaux importants. Depuis lors, elle a toujours conservé et même augmenté, une trésorerie nette très importante. La trésorerie nette (i.e. nette des dettes) est la trésorerie disponible à une date donnée, diminuée des dettes financières de la société (si ce calcul aboutit à un chiffre négatif, on parle de dette nette).

 

Le bas de laine conséquent de Neurones lui permet d'afficher un résultat financier toujours positif. Si l'on considère les exercices 2000 à 2009, il a oscillé entre un maximum de 1,8 million d'euros (en 2008) et un minimum de 0,7 million (2009), comme indiqué sur le graphique ci-dessous (cliquer pour agrandir).

Neurones-res-fi.jpg

 

Pourquoi cette drastique chute du résultat financier entre 2008 et 2009 ? La société aurait-elle moins de cash à placer ? Que nenni ! Au contraire, sa position de trésorerie a augmenté, passant de 52,4 millions d'euros fin 2008 à 59,6 millions fin 2009. La forte diminution du résultat financier est due à la seule baisse des taux, le taux EONIA (référence des sicav monétaires) étant tombé de 3,86% (en moyenne sur l'année 2008) à 0,71%.

 

Le résultat financier de Neurones indique que la société tire bénéfice de la gestion de sa trésorerie. Il n'en reste pas moins que, si l'on calcule le PER de Neurones, sa trésorerie abondante reste une valeur cachée. Or, il est évident que si deux sociétés ont un profil de bénéfice strictement identique et que la première est affublée d'une dette nette de 40 millions d'euros, alors que la seconde  a une trésorerie nette de 60 millions, la première devrait logiquement avoir une capitalisation boursière inférieure de 100 millions à celle de la seconde.

 

Certes, la bourse et la logique ne font jamais un ménage parfait. Mais la notion de valeur d'entreprise permet de retrouver la valeur cachée de la trésorerie. La valeur d'entreprise est la capitalisation boursière diminuée de la trésorerie nette (ou augmentée de la dette nette dans le cas inverse). Dans le cas de Neurones, si l'on table sur une trésorerie nette de 60 millions d'euros fin 2010 (pure hypothèse !) et sur une capitalisation boursière de 185 millions vendredi soir, la valeur d'entreprise est donc de 125 millions d'euros.

 

Cet indicateur est plus représentatif que la capitalisation boursière de la valeur accordée par le marché au business de l'entreprise (d'où ce nom de valeur d'entreprise, ou VE). On le rapporte généralement au résultat d'exploitation (REX) pour obtenir le ratio VE/REX, beaucoup plus pertinent que le PER mais, on l'a compris, un brin plus compliqué à calculer. Il faut bien en passer par là pour comparer des sociétés dans des situations d'endettement très divergentes.

 

 


 

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