Le baromètre 2016 du crowdfunding en France vient d’être publié par KPMG en collaboration avec l’association professionnelle Financement Participatif, sur la base d’une enquête auprès de 76 plateformes de financement. Autant dire que les chiffres issus de ce travail sont relativement exhaustifs.
Un des mérites de cette étude est de bien distinguer entre ce qu’est réellement le crowdfunding (des plateformes proposant des projets que l’investisseur vont choisir, un à un, de financer) d’autres formes de « finance alternative ». Les fonds collectés en financement participatif (le crowdfunding proprement dit) se sont élevés à 233,8 millions en 2016, soit une progression de 40% par rapport à 2015. Mais le baromètre énumère trois autres catégories de la finance alternative. Le segment des fonds de prêts aux entreprises en ligne (là, l’investisseur ne va pas choisir un à un ses projets mais investir dans directement dans un fonds et bénéficier d’une diversification naturelle de ses risques) a ainsi collecté 83,8 millions d’euros en 2016.
Autre catégorie, les prêts à la consommation ont représenté 197 millions d’euros : il s’agit là du modèle Younited Credit (ex-Prêt d’Union) qui va consentir des prêts à des particuliers (un crédit pour un achat automobile, des travaux ou sans affectation particulière), ces prêts étant ensuite titrisés et vendus sous forme de fonds à des investisseurs (la législation n’autoriserait pas du vrai crowdfunding sur des prêts à la consommation, contrairement à ce que fait LendingClub aux US). Enfin, la quatrième catégorie notable de la finance alternative réside dans les cagnottes en ligne de type Leetchi ou Pot Commun et a représenté 112,5 millions d’euros en 2016. Au total, la finance alternative pèse ainsi 628,8 millions d’euros en France (+112% par rapport à 2015).
Mais revenons au crowdfunding « pur et dur ». Lui-même se subdivise en trois sous-catégorie : le don, purement altruiste ou assorti à une récompense (un produit qu’on va permettre à son promoteur de financer, comme un objet électronique ou un livre, par exemple), le prêt, généralement rémunéré par des intérêts ou l’investissement en capital (ou donnant droit dans des cas plus rares à des royalties). Ces trois segments sont en forte croissance, mais si elle est de 37% pour le don, « canal historique » du crowdfunding et de 36% pour l’investissement en capital, la progression est encore plus rapide pour le prêt participatif (aussi appelé crowdlending), alors que c’était déjà le segment le plus important en 2015 (voir graphique ci-dessous).
Au total, le baromètre dénombre plus de 2,5 millions de financeurs dans ce petit univers de la finance alternative, ce qui a permis le financement de 21.375 projets, portés pour 47% par des entreprises du secteur économique, pour 25% par des entreprises sociales et pour 19% par des entreprises du secteur culturel. Un crowdfunding qui évolue du don vers un modèle offrant des supports d’investissement aux épargnants : voilà le modèle qui se dessine de plus en plus nettement.
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