Ces dernières années, c'est l'épargne salariale qui s'est imposée comme le principal vecteur de la finance solidaire en France (lire à ce sujet ma récente contribution aux Echos). Tous les PEE et PERCO étant contraints d'afficher un fonds solidaire dans leur offre, généralement restreinte, le coup de projecteur sur le secteur a eu un impact significatif sur la collecte.
A l'occasion de la semaine de la finance solidaire, BNP Paribas vient d'annoncer la commercialisation dans son réseau de détail d'un fonds solidaire dit 90/10, bâti sur le même principe que ceux disponibles en épargne salariale : 90% au moins des actifs sont placés en actifs cotés, sélectionnés selon les principes de l'ISR, tandis que jusqu'à 10% du fonds vont être dédiés à des investissements dans de entreprises reconnues comme solidaires. BNP Paribas cite l'exemple d'entreprises comme le Groupe La Varappe, le Réseau Cocagne, Habitat et Humanisme ou Entreprendre pour Humaniser la Dépendance, qui répondent à sdes enjeux divers (lutte contre l’exclusion, logement précaire, valorisation des déchets,...). La poche solidaire du fonds BNP Paribas Social Business France sera alimentée par un fonds maison, dans lequel les fonds d'épargne salariale solidaire du groupe investiront aussi. Objectif affiché : 40 millions d'euros investis dans une trentaines d'entreprises françaises à vocation sociale d'ici trois ans.
Reste évidemment à convaincre les clients du réseau. Mais BNP Paribas appuie sa stratégie sur le succès récent du fonds BNP Paribas Développement Humain, un fonds ISR investi en actions de sociétés cotées sélectionnées pour leur impact social. Les actifs de ce fonds ont progressé de 75% depuis le début de l'année, pour atteindre 671,5 millions d'euros fin septembre.