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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 15:05

Détaché de Netgem fin janvier, le distributeur de contenus vidéo a connu des débuts difficiles en Bourse. Voici quelques éléments pour comprendre pourquoi !


Attribués aux actionnaires de Netgem à la manière d'un dividende exceptionnel, les titres VideoFutur sont cotés séparément depuis le 27 janvier dernier. Ils ont été introduits à cette date sur Alternext sur la base d'une valorisation théorique de 66 cents d'euros. Il y a souvent loin de la théorie à la pratique et le cours s'est effondré dès les premiers échanges.

 

Le titre cote aujourd'hui 3- cents, soit une dégringolade de plus de 45% depuis l'introduction ! Pourquoi une telle désaffection ? Voici quelques points d'explication.

 

Premier point, on peut dire que le titre est victime d’un flux vendeur indépendant de toute notion de valorisation, ce qui était totalement prévisible ! Certains actionnaires se son retrouvés avec en poche des titresVideoFutur, en quelque sorte, "à l'insu de leur plein gré" !!! Nous pensons ici à une personne en particulier : co-fondateur de Netgem, Olivier Guillaumin, via son holding Fast Forward, détenait 13,3% du capital au moment de l'introduction en Bourse de VideoFutur, sans rien cacher du fait qu'il n'était pas là pour rester. Cette information figure noir sur blanc dans le document d'information publié avant la mise en Bourse deVideoFutur. Il ne serait guère étonnant que cet homme-là représente une bonne partie des volumes importants constatés à la vente depuis 3 semaines !

 

La deuxième chose, c'est que VideoFutur est une société d'assez petite taille qui perd beaucoup d'argent actuellement. Au premier semestre 2009, le chiffre d’affaires s’est monté à 7,2 millions d’euros, pour un résultat net en perte de 4,2 millions. Et l'activité de VideoFutur a "brûlé" 1,7 million d’euros de cash sur la période. En outre, le passé de la société (avant qu'elle ne soit rachetée par Netgem en 2008) est l’histoire d’une déroute économique qui s’est terminée au Tribunal de commerce, ce qui n'est évidemment pas un facteur de confiance.

 

Enfin, remarquons que, dans sa configuration actuelle, VideoFutur est le résultat du rapprochement encore inachevé de plusieurs entités, ce qui ne facilite pas la lisibilité du  business dans l'immédiat, surtout que les filiales oeuvrent dans des segments du marché de la distribution de vidéo assez éloignés entre eux. Entre la VOD et les traditionnelles boutiques de location de DVD, les passerelles restent à construire. Et ces segments d’activité ont en commun un manque certain de visibilité : le premier parce qu'il reste à prouver qu'une société peut réussir dans la distribution de contenus numériques payants sans s'appeler Apple, le deuxième parce qu'il est évidemment promis à disparaître, ou en tout cas à se réduire de manière drastique, à une échéance indéterminée, comme les cabines téléphoniques de nos villes se sont raréfiées à mesure que nous achetions tous des téléphones portables !

 

Voilà quelques arguments pour expliquer cette baisse. Dans notre prochain papier, nous examinerons les raisons d’espérer un rebond…
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commentaires

C
<br /> Video Futur c'est vraiment la descente aux enfers, la banques populaires était rentrée au capital pour des dizaines de millions d'euros il y a quelques années.<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> Le profil de la société a quand même un peu changé entretemps ! A lire bientôt ici un petit article sur le sujet et les raisons d'espérer....  Une des raisons étant qu'il y a un capitaine à<br /> bord, qui est aussi le premier actionnaire.<br /> <br /> ES<br /> <br /> <br />