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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 12:44

La dernière émission obligataire de l’Etat allemand, à une échéance 10 ans, a eu lieu le 18 mars dernier et a été réalisée à un taux qui bat un record (vers le bas, bien sûr !) : 0,25%. Même notre bon vieux livret A fait quatre fois mieux !

Cela n’est pas une vraie découverte, les taux sont historiquement bas en Europe et même ma boulangère le sait. Ce qui est plus étonnant, c’est que les investisseurs en redemandent. Comme le rappelle un « post » de Bastien Drut, stratégiste chez Amundi, la demande pour cette émission a été près de 2,5 fois supérieure à l’offre : les émissions allemandes n’avaient plus connu un tel succès depuis 2002. En somme, quand l’Allemagne emprunte de l’argent en promettant une rémunération nulle (ou plus exactement négative si on ne table pas sur une spirale déflationniste en Europe), c’est la ruée.

Avec une partie de la courbe des taux européens déjà en territoire négatif, les obligations d’Etat peuvent déjà être considérées comme follement chères. Mais les investisseurs estiment que cette déconnexion entre la réalité actuelle et une rationalité financière basique, qui veut que ce soit l’emprunteur qui paie pour un prêt et non le prêteur, pourrait encore s’accentuer. Autrement dit, les obligations sans risques pourraient encore augmenter. L’explication réside bien sûr dans la position ultra-accommodante de la Banque centrale européenne et son quantitative easing en plein démarrage.

Mais quand le balancier repartira dans l'autre sens, attention aux dégâts. Avec des taux si bas, la sensibilité des portefeuilles obligataires est très élevée et la remontée, si elle devait être brutale, n'en serait que plus douloureuse.

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Published by Newsfinance