Groupe CRIT rassure son monde

Le titre CRIT rebondit de plus de 9% aujourd'hui après que le groupe de travail temporaire a annoncé un léger bénéfice au titre du premier semestre 2009.

En présentant, en avril dernier, les résultats de son exercice 2008, Claude Guedj, PDG de Groupe CRIT, n'avait pas fait mystère de la sévère conjoncture que son métier traversait. Et, faute de prévisions chiffrées pour 2009 - "je ne suis pas médium", nous confiait-il à l'époque -, il s'était assigné une mission : ne pas perdre d'argent (lire notre précédent article) !

Mission accomplie au premier semestre 2009, malgré le violent décrochage du chiffre d'affaires, qui s'établit à 528 millions d'euros (-29%). Certes, les bénéfices sont presque symboliques : le résultat d'exploitation plonge de 86%, à 4,4 millions d'euros, et le bénéfice net de 90%, à 1,9 millions d'euros. La marge nette est ainsi inférieure à 0,4% du chiffre d'affaires, ce qui illustre sa grande fragilité.

Mais, autre surprise favorable, CRIT a achevé son désendettement malgré le contexte, profitant notamment de l'instauration de la loi de modernisation de l'économie, qui a eu un impact favorable sur les délais de réglement des clients. Au 30 juin 2009, le groupe présentait ainsi un excédent de trésorerie de 14,3 milions d'euros, à comaprer à un endettement net de 69,3 millions d'euros un an plus tôt.

Voilà pour les bonnes nouvelles ! Côté activité en revanche, l'heure n'est pas encore aux réjouissances, même si le "premier indépendant" du secteur peut se targuer d'une certaine agilité face au trois majors de l'intérim. Adecco, Randstad et Manpower ont connu des déclins d'activité similaires à lui au premier semestre, mais seul le troisième a réussi à préserver un résultat net positif. Adecco a ainsi publié sur la période une perte nette de 124 millions d'euros et Randstad une perte de 41 millions.

La reprise ne pointe pas encore son nez : tout juste la direction de CRIT peut-elle parler d'une certaine stabilisation ces derniers mois. Après un chiffre d'affaires en recul de 32,3% au deuxième trimestre 2009 (par rapport au deuxième trimestre 2008), la baisse d'activité a été de "seulement" 26% en juillet. Et le mois de septembre serait dans la lignée d'août, à savoir en recul de 20% d'une année sur l'autre, a précisé ce midi Karine Guedj, directrice générale déléguée de Groupe CRIT.

A quand un véritable redémarrage ? Toujours pas médium, Claude Guedj subodore cependant qu'il pourrait intervenir au printemps prochain.

En attendant, le groupe compte plus que jamais poursuivre son développement en dehors de l'intérim, aux marges structurellement faibles. Son pôle de services aéroportuaires a généré un chiffre d'affaires stable sur le semestre, à 63,9 millions d'euros.

Il ne représente pour l'instant que 12% du chiffre d'affaires consolidé mais va bénéficier à compter du 1er novembre du gain de l'appel d'offres lancé en janvier dernier par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), qui lui permet d'augmenter son activité sur les aéroports parisiens : d'une durée de 5 ans, ces nouveaux contrats devraient représenter 50 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire en année pleine. Et ils contribuent à améliorer la récurrence de l'activité de CRIT, par nature très faible dans son métier d'origine.

Le marché a bien accueilli la publication de ses résultats. L'action CRIT a progressé de 12,4% aujourd'hui, à 16,98 euros. Depuis le début de l'année, la hausse atteint 86,6%, même si le titre reste très éloigné de ses plus hauts de l'été 2007 (il avait alors frôlé les 47 euros).