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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 10:42

SiegCo ne veut pas payer le "prix juste" de Valtech. Tel est l'avis rappelé par la direction de la SSII ce matin dans un communiqué, qui en appelle de manière quelque peu naïve au soutien des actionnaires.

On notera d'emblée que le conseil d'administration se garde bien de préciser ce que pourrait être la "valeur intrinsèque" ou un prix reflétant de manière correcte les "perspectives" de Valtech. Il est vrai que celles-ci ne sont guère brillantes. Après un premier semestre très difficile (un chiffre d'affaires en recul de 23,9% et une perte nette de 3,3 millions d'euros), le troisième trimestre a été marqué par un véritable effondrement de l'activité. Les facturations ont plafonné à 16,3 millions d'euros, soit un recul de 30,2% en un an (malgré l'impact positif à hauteur de 2,1% de l'acquisition de Kiara).

Pour la totalité de l'exercice 2009, Valtech prévoit un chiffre d'affaires compris entre 75 et 80 millions d'euros, ce qui suppose entre 18 et 23 millions d'euros de facturations sur le dernier trimestre (elles se montaient à 23,6 millions sur la période comparable de 2008). Compte tenu de la tendance récente, il n'y a là rien d'acquis ! Que vaut une SSII de cette taille générant des pertes ? Sans doute guère plus que la capitalisation boursière actuelle (38 millions d'euros, sur la base d'un cours de 0,43 euros).

Le conseil d'administration de Valtech appelle évidemment les actionnaires à ne pas apporter leurs titres à l'offre, tout en leur précisant de "ne pas les vendre sur le marché à un prix inférieur ou égal à cette offre", faute de quoi "ils ne pourront alors pas bénéficier d'une éventuelle offre concurrente d'un tiers ou d'une surenchère potentielle de SiegCo". Autrement dit, si vous vendez vos actions Valtech, vous n'aurez plus de droit de propriété dessus : voilà qui méritait d'être précisé, en effet !

Là où cet appel au soutien semble naïf, c'est que le management semble méconnaître une évidence : Valtech est tout le contraire d'une société disposant d'un actionnariat de long terme, comme le démontrent des échanges boursiers extrêmement nourris comparés à la taille de la société. Rien que depuis le début de l'année 2009, près de 180 millions de titres ont été négociés en Bourse, c'est-à-dire que le capital a "tourné" plus de deux fois.

En Bourse, cette hyper-liquidité est généralement le privilège des penny stocks, ces sociétés dont le cours est tombé au-dessous d'un euro, du fait de difficultés chroniques. L'actionnaire moyen de Valtech n'investit donc pas pour des fondamentaux porteurs à long terme, mais dans le but d'encaisser une plus-value rapide au moindre rebond.

Visiblement, certains ne s'en privent pas ce matin. Peu après 10h30, le titre gagne 4,9%, à 0,43 euro, dans un volume qui dépasse déjà 3,5 millions de titres. En une heure et demie, près de 4% du capital ont ainsi changé de mains. Parmi celles qui achètent, il y a peut-être bien SiegCo. L'hypothèse que nous avons formulée hier est en effet que le prédateur ne relèvera pas son offre, quitte à prendre le contrôle de l'entreprise de manière "rampante", en achetant sur le marché à un prix n'excédant pas trop celui de l'offre.





 

 

 

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