Vivendi en zone trouble

Avec une progression de 20% depuis janvier, le CAC40, sauf gros accident, se prépare à un bon millésime 2009. Mais toutes ses composantes n'en profitent pas également. A l'image de Vivendi qui, après une timide embellie en fin d'été, replonge dangeureusement vers le seuil des 20 euros. Les remous d'un passé sulfureux y sont sans doute pour quelque chose.

Après avoir perdu le quart de sa valeur en 2008, Vivendi affiche depuis début 2009 un nouveau recul de 14% et fait ainsi partie des cinq valeurs du CAC40 en recul cette année. Il est vrai que, si ses fondamentaux actuels sont solides, l'entreprise est rattrapée ces dernières semaines par la période la plus trouble de son passé, à savoir l'ère Jean-Marie Messier.

L'ex-maître de l'empire l'avait mené au bord du gouffre, au point de s'en faire éjecter purement et simplement en juillet 2002 au profit de l'équipe dirigeante actuelle. Et il doit répondre actuellement dans le procès qui se tient à New-York aux accusations de communication financière fraudulueuse formulées à l'encontre de lui et du groupe par des actionnaires mécontents.

Dans cette affaire, le nombre de personnes lésées atteindrait le million, dont les deux tiers en France et la plupart des autres aux Etats-Unis, où le titre était également coté. Erigé en porte-parole des plaignants hexagonaux, Maître Frédérik-Karel Canoy fait circuler un chiffre qui a de quoi donner des sueurs froides aux actionnaires actuels de Vivendi : 50 milliards d'euros de dommages-intérêts pourraient être demandés au groupe, ce qui représente deux fois la capitalisation boursière actuelle !

Certes, entre les chiffres brandis comme une menace par les avocats et les condamnations effectives, quelques zéros ont tendance à disparaitre, surtout pour les affaires jugées aux Etats-Unis ! Il n'en reste pas moins que l'affaire, en encore loin d'être close puisqu'une autre procédure est en cours en France, constitue un risque juridique très difficilement quantifiable qui pèse indubitablement sur le cours actuel de Vivendi.

Le titre est revenu flirter depuis jeudi avec le seuil des 20 euros. L'enfoncera-t-il ce soir ?

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