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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 10:58

Ne l'appelez plus régie publicitaire... Qu'on se le dise : Hi-Media est un groupe média on-line ! Si le métier historique de la société est en effet l'intermédiation entre les annonceurs en ligne et les sites web, ce n'est plus l'activité dominante dans son chiffre d'affaires.

Depuis le rachat d'Allopass, Hi-Media a développé le micro-paiement et connaît sur ce segment une forte croissance. En 2008, il a représenté 74,4 millions d'euros de facturations, soit 54,8 % du chiffre d'affaires consolidé. Qui a dit que les internautes ne voulaient que du gratuit !

Dans ce métier, la progression de l'activité a été spectaculaire en 2008 (+55 %) et s'est même accélérée au second semestre (+75 %). Hi-Media a développé le micropaiement dans 45 pays et traite plus de 6 millions de transactions par mois pour le compte de 250 000 sites.

Et les perspectives restent favorables. "Si nous prévoyons une croissance à deux chiffres de notre activité en 2009, c'est bien grâce au dynamisme du micropaiement", confirme Cyril Zimmermann, président-fondateur de Hi-Media (en photo). Il est notamment porté par la poursuite du développement de Fotolog, acquis par Hi-Media en 2007. Ce réseau social a encore gagné 9 millions de membres supplémentaires en 2008, atteignant les 24 millions en fin d'année.

Cyril Zimmermann confesse cependant que cette audience se développe toujours sur les pays "historiques" de Fotolog - Amérique Centrale et Espagne, essentiellement - mais reste faible ailleurs, notamment en France. Hi-Media se focalise donc sur le développement de l'activité dans les pays où l'audience du site est déjà forte. "Nous sommes aidés en cela par le fait que certains pays comme le Brésil sont relativement préservés par la crise actuelle", se félicite Cyril Zimmermann.

Bien sûr, tout n'est pas rose au pays de Hi-Media et la conjoncture dans la publicité en ligne est difficile. "En Europe, le marché de la bannière publicitaire devrait connaître une progression comprise entre -5 et +5 % cette année, estime Cyril Zimmermann. Un recul est donc à envisager, mais je suis plus optimiste qu'il y a quelques mois." Moins coûteuse que la publicité télévisée, par exemple, la publicité en ligne devrait en effet être moins touchée par la crise. Mieux, l'audience de Hi-Media est surtout focalisé sur les jeunes et les femmes : les principaux annonceurs du groupe ne sont donc pas ceux qui coupent le plus drastiquement leurs budgets, comme les banques ou l'automobile.

Et surtout, Hi-Media continue de développer sa propre offre éditoriale. Les sites "maison", qui totalisent 50 millions de visiteurs uniques par mois, ont ainsi représenté 11 % du chiffre d'affaires 2008 et même 27 % de la marge brute (indicateur plus réprésentatif de l'activité dans la publicité). Parmi les sites les plus récents, toutlecine.com commence à prendre son essor : il a enregistré 10 millions de pages vues en mars, soit un doublement depuis janvier !

Enfin, Hi-Media va enfin pouvoir compter en 2009 sur un relais de croissance longtemps annoncé : son portemonnaie virtuel Hipay, sur lequel un internaute peut verser une somme qui sera ensuite disponible pour des paiements en ligne.

Grâce à l'agrément bancaire obtenu en Belgique, le groupe a fait valider en France ce concurrent du système Paypal détenu par eBay. Le produit vient d'être lancé en France et offre une innovation intéressante. "Lorsqu'un parent crédite son compte, il peut créer des sous-comptes pour ses enfants et les autoriser à dépenser les sommes sur une liste prédéterminée de sites Internet", précise Cyril Zimmermann. Un portemonnaie à contrôle parental, en quelque sorte !



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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 08:05

Depuis quelques mois, son fauteuil ressemblait de plus en plus à un siège éjectable. Jean-Bernard Lafonta, président du Directoire de Wendel, a présenté hier sa démission.

Il était arrivé en 2001 dans le groupe en tant que directeur général de la CGIP (Compagnie générale d'industrie et de participations), filiale de Marine-Wendel qui allait fusionner avec sa maison-mère en 2002 pour devenir l'actuel Wendel.

Si sa gestion a longtemps été vantée, le poulain d'Ernest-Antoine Seillère était de plus en plus contesté par le groupe d'actionnaires familiaux contrôlant Wendel via la Société Lorraine de Participations Sidérurgiques (SPLS), qui détient plus de 35 % du capital.

Un des héritières de l'empire, Sophie Boegner, a porté ses divergences sur la place publique en juin 2008 en portant plainte pour abus de bien social et recel : accusation visant clairement les plans de distributions de titres au profit du top management, jugés un peu trop généreux.

Cette démarche valait alors à la cousine rebelle une éviction quasi-immédiate de son poste, mais le ver était dans le fruit. La semaine dernière, concomitamment à une nouvelle réunion de la SPLS, son président, François de Wendel, a reçu un courrier signé par une quarantaine d'actionnaires familiaux parmi les 950 présents au capital et demandant purement et simplement le remplacement de l'équipe dirigeante.

Jean-Bernard Lafonta en fait aujourd'hui les frais et le très médiatique baron Ernest-Antoine Seillère, qui préside le Conseil de surveillance de Wendel, pourrait être la prochaine victime.

Il est vrai que les actionnaires ont quelque motif de mécontentement. Depuis l'entrée de Wendel au capital de Saint-Gobain, en septembre 2007, le cours du holding a été divisé par 6 ! Et le groupe annonce ce matin un bénéfice net divisé par 5,5 en 2008, à 158 millions d'euros, plombé par des dépréciations d'actifs de plus d'un demi-milliard d'euros.

Frédéric Lemoine, président du conseil de surveillance d'Areva, devrait remplacer Jean-Bernard Lafonta à la tête de Wendel. Il aura du pain sur la planche.


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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 23:11

En crise, l'immobilier ? Certes. Mais tous les acteurs du secteurs ne sont pas également touchés.

Prenez BNP Paribas Real Estate, par exemple. Avec des honoraires de 666 millions d'euros (-11 %) et un bénéfice net avant impôts de 138 millions (-27 %), la filiale de services immobiliers de la banque a certes publié des chiffres en net recul en 2008, mais ceux-ci restent toutefois supérieurs à ceux de l'exercice 2006. Il faut dire que la promotion ne représente que 27 % de l'activité et que la société bénéficie d'une bonne récurrence de son activité de services, d'où une certaine résistance.

Pour Seloger.com, le terme de "résistance" semble bien trop faible ! Bien que sa clientèle - les agents immobiliers - soit touchée de plein fouet par la crise, le site d'annonces immobilières a poursuivi sa croissance rapide en dépit du contexte. Le chiffre d'affaires de la société a cru de 25,2 % en 2008, pour atteindre 71,7 millions d'euros. Et sur le seul quatrième trimestre, Seloger a vu le chiffre d'affaires de son coeur de métier (les petites annonces immobilières) bondir de 19 %. Etonnant, étant donné le marasme de la fin d'année dernière !

Solide leader français sur son marché, le site confirme son statut de "machine à cash", avec un bénéfice net 2008 de 17 millions d'euros (+26 %). Malgré quelques opérations de croissance externe (le rachat de Belles Demeures et d'AgoraBiz), il a en outre réussi à ramener sa dette nette à 28 millions d'euros (soit 17 % des fonds propres).

Fait plutôt rare en ce moment, le groupe donne des prévisions chiffrées pour 2009 : il attend un chiffre d'affaires proche de celui de 2008 (entre 70 et 73 millions d'euros) et un excédent brut d'exploitation de 35 à 37 millions (contre 36,9 millions en 2008). De quoi achever sereinement le désendettement de la société... et pouvoir saisir d'éventuelles opportunités de croissance externe. Il en va ainsi des périodes de crises : les faibles disparaissent et les forts se renforcent !

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 09:32

Etre payé en échange de son silence, c'est un peu le principe des ADP. Mais ne voyez là aucune pratique de type mafieux ! Une Action à Dividende Prioritaire bénéficie tout simplement d'un dividende amélioré par rapport à celui versé aux porteurs de l'action ordinaire, avantage en échange duquel ce titre particulier est dépourvu de droit de vote en assemblée générale.

Pour les petits porteurs, ce type de placement a souvent l'avantage d'être décoté par rapport à l'action ordinaire. L'équation est donc simple : un prix inférieur + un dividende supérieur = un rendement sensiblement meilleur. Ainsi, l'ADP Casino, qui cote 42,50 euros ce matin, offrira le 28 mai prochain un dividende de 2,57 euros (soit 6 % de rendement), alors que l'action ordinaire ne servira que 2,53 euros et, surtout, vaut près de 49 euros, ce qui donne un rendement de 5,2 %. CQFD !

Mais l'ADP Casino appartiendra bientôt au passé ! Le groupe a en effet décidé, à l'unanimité de son conseil d'administration, de convertir les ADP en actions ordinaires, à raison de 6 actions ordinaires pour 7 ADP. Une opération qui devrait avoir lieu dans la foulée du versement du dividende, c'est-à-dire vers la mi-juin, si elle est validée par l'assemblée générale du 19 mai.

Une page de l'histoire boursière se tourne ! Apparues en 1983 en même temps que les certificats d'investissement, les ADP n'ont jamais connu un succès retentissant. Des sociétés comme Legrand ou Essilor en ont émis en leur temps, avant  de procéder à leur conversion en actions ordinaires, afin de permettre une meilleure lisibilité boursière de la société.

Une autre page se tourne, pour Casino. Le départ-surprise de son directeur financier, Michel Favre, arrivé en juillet 2006, vient d'être annoncé. Il part avec les honneurs, ayant fortement contribué à l'amélioration des ratios financiers du groupe, grâce notamment à un plan de cession d'actifs de 2,5 milliards d'euros.

Michel Favre sera remplacé, vraisemblablement en avril, par Antoine Giscard d'Estaing, un neveu de l'ancien Président de la République ayant déjà occupé des fonctions financières chez Suez-Lyonnaise, Schneider Electric ou Danone. On lui souhaite meilleur vent que la sévère bourrasque qui a réduit le Club Méditerranée, dirigé par son cousin Henri, à l'état de small cap. Le spécialiste des villages de vacances capitalise désormais moins de 200 millions d'euros, après une chute boursière de plus de 70 % en un an.

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 08:43

Les sociétés qui donnent des prévisions chiffrées pour 2009 ne sont pas légion, surtout dans des secteurs sensibles à la conjoncture comme les services informatiques. Jacques Mottard, Pdg de Sword, donne pourtant des indications précises.

Il anticipe que son secteur va reculer de 5 % en 2009 et que sa société va réussir "une surperformance de 10 à 15 points". Autrement dit, il prévoit pour Sword une croissance de 5 à 10 % en 2009. La croissance devrait donc fléchir par rapport aux 13,4 % (à données constantes) enregistrés en 2008, mais rester plus qu'honorable. Car le "backlog" (chiffre d'affaires assuré par des contrats déjà signés) pour 2009 représente déjà plus de 180 millions d'euros, à comparer avec un chiffre d'affaires 2008 de 206 millions.

Même en cas de dégradation un peu plus prononcé, la société pourrait dégager une marge d'exploitation de 16 à 17 %, contre 18 % en 2008. Des chiffres ahurissants pour un secteur où une marge de 8 à 10 % est déjà considérée comme un  bon standard.

La société, il est vrai, est atypique. Construite sur le métier du service et développée par croissance externe à un rythme échevelé mais parfaitement maîtrisé, elle migre rapidement vers les produits (logiciels). Ils devraient bientôt représenter 80 % du chiffre d'affaires et sont fréquemment vendus sous forme d'abonnement mensuel (on appelle ce modèle le SaaS, Software as a Service), ce qui assure une grande récurrence du chiffre d'affaires.

Les qualités fondamentales de Sword (notamment une croissance ininterrompue des bénéfices depuis l'origine de la société, en 2000) n'ont pas empêché le titre d'être divisé par trois depuis ses sommets de 2007. La capitalisation boursière actuelle ne représente que 55 % du chiffre d'affaires et 5 fois les bénéfices attendus en 2009. C'est bien peu compte tenu de l'historique sans faute de la société.




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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 18:14

C'est bien connu, mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade ! Si Adenclassifieds risque un coup de froid en 2009, la société éditrice de sites consacrés à l'immobilier et l'emploi a au moins pour elle un portefeuille bien garni.

L'entreprise a fini l'exercice 2008 riche d'une trésorerie nette de 53,5 millions d'euros : un pactole qui représente à lui seul 68 % de sa capitalisation boursière. C'est le bon point des résultats 2008 qui viennent d'être publiés.

En ce qui concerne le niveau d'activité et surtout les perspectives, la situation est plus mitigée ! Certes, la société a réalisé un exercice 2008 convenable, affichant un chiffre d'affaires de 59 millions d'euros, en progression de 17,7 %, cette croissance provenant pour moitié des acquisitions. La marge d'EBITDA s'est même légèrement améliorée entre le premier et le deuxième semestre, passant de 17,5 à 18,4 %, sous l'effet d'une croissance de l'activité supérieure à celle des effectifs.

Mais les deux principales activités du groupe (emploi et immobilier) ont - sans réelle surprise - connu un coup de frein au quatrième trimestre (-2,9 % et - 10,5 % respectivement, à données constantes). Seule l'activité "formation" continue sa croissance sur la période (+9,2 %)... dommage qu'elle ne représente que 6 % du chiffre d'affaires consolidé !

En 2009, le contexte va rester difficile et Thibaut Gemigniani (en photo), le directeur général d'Adenclassifieds, ne s'en cache pas, prévoyant une baisse d'activité cette année. Une réalité qu'il convient cependant de nuancer. Le marché de l'emploi (78 % de l'activité du groupe) est traditionnellement très dépendant du PIB. En 2003, année de croissance rachitique en France (1,1%), on avait ainsi assisté à des destructions d'emplois (53 000 en données nettes). A n'en pas douter, ce sera aussi le cas en 2009 et un site comme Keljob, détenu par Adenclassifieds, devrait en souffrir.

Mais le groupe est surtout connu pour ses marques Cadremploi et Cadresonline qui, comme leur nom l'indique, sont dédiés au recrutement de cadres. Or selon l'APEC, 165 000 recrutements de cadres sont attendus en France en 2009, soit une baisse limitée à 17 % par rapport à 2008. Surtout, le taux de chômage de cette catégorie de salariés reste assez faible (4 %), ce qui les rend rétifs au changement. D'où l'importance des intermédiaires que sont les cabinets de recrutement... ou les sites d'emploi. Pas de problème d'audience pour ceux-ci : en janvier, les sites emploi et formation ont accueilli 17,6 millions de visiteurs, soit un internaute sur deux, selon Médiamétrie.

En période de crise, les leaders sont généralement renforcés. En période de crise financière, les leaders aux poches pleines comme Adenclassifieds ont, qui plus est, l'opportunité de se renforcer par des acquisitions à bon prix. Et le montant de cash détenu par la société souligne aussi sa faible valorisation.

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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 15:09

Dans la série des paradoxes (voir aussi à ce sujet notre article de ce matin), en voici un de taille ! La zone géographique où l'activité de Linedata Services, éditeur de logiciels financiers dont les clients sont des banques et des assureurs, a été la plus dynamique en 2008 est... l'Amérique du Nord, c'est à dire le foyer même de la crise financière actuelle.

L'entreprise y a enregistré une progression de 13,6 % de son chiffre d'affaires, à données comparables. Pour l'ensemble du monde, la croissance interne est de 2,5 %, malheureusement contrebalancée par un effet devise négatif.

Certes, les résultats 2008 ne sont pas flamboyants, avec un chiffre d'affaires en recul de 2,5 %, à 160,7 millions d'euros et un résultat d'exploitation qui plonge de 65 %, à 7,8 millions. Mais, en mettant l'accent sur la génération de trésorerie et les baisses de coûts, Linedata est cependant parvenue à réduire son endettement de 30 à 20 millions d'euros. Voilà qui est plutôt une bonne nouvelle, dans un environnement qui reste difficile. Cela a permis à la société de rembourser en janvier une échéance d'emprunt de 14,9 millions d'euros et doit plus permettre de faire face aux prochaines (environ 8 millions d'euros par an d'ici à 2013).

Surtout, une grande partie de l'activité (60 % en 2008) est de nature récurrente. Il y a grosso modo deux manières de vendre un logiciel :
- soit concéder une licence perpétuelle, ce qui constitue le modèle classique, le client achetant l'usage du produit une fois pour toutes;
- soit facturer un abonnement mensuel pour l'usage du produit.

La première manière permet de reconnaître un chiffre d'affaires plus important à la signature du contrat, mais présente le désavantage d'une forte cyclicité des revenus. La deuxième, privilégiée par Linedata depuis plusieurs années, permet au contraire de lisser le chiffre d'affaires et offre une bien meilleure visibilité. Un atout dans une conjoncture difficile.

C'est ainsi que Linedata commence l'année avec un backlog (chiffre d'affaires "assuré" par les contrats déjà signés) de 105 millions d'euros, soit les deux tiers du chiffre d'affaires 2008. Cela permettra au groupe d'éviter le pilotage à vue, surtout qu'il conserve un potentiel de réduction des coûts, notamment par le recours plus ou moins élevé à l'intérim.

"Les hedge funds ne représentent que 14 % de notre chiffre d'affaires", tient aussi à rappeler Anvaraly Jiva, le Président du Directoire. Les principaux clients du groupe sont de grands établissements bancaires (Crédit Agricole, Société Générale) ou des assureurs, lesquels sont plutôt en retard sur les banques en matière d'équipement logiciel.

Les nouvelles normes de sécurité financière qui ne devraient pas manquer de fleurir après la crise qui a débuté à l'automne pourraient aussi favoriser l'activité de la société, qui ne donne cependant pas d'indications chiffrées pour 2009.

Le début d'année apporte tout de même son lot de bonnes nouvelles avec le démarrage d'un nouveau contrat, le septième, concernant l'offre Noee (logiciel dédié à la gestion de l'épargne salariale). Dans ce secteur, Linedata peut revendiquer une position archi-dominante en France, avec des clients comme Société Générale, Crédit Lyonnais, Axa ou HSBC.

En attendant l'heure de la reprise, le groupe reste vigilant et ne proposera que 12 centimes de dividende par action au titre de 2008, contre 30 centimes un an avant. Une prudence qui, pour l'heure, ne rassure pas le marché...





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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 10:15

Il faudra peut être s'y habituer : M6 vaut plus cher en Bourse que TF1, avec une capitalisation boursière de 1,3 milliard d'euros, contre 1,1 milliard pour la "Une" (voir notre précédent article).

C'est un véritable paradoxe, tant M6 ressemble à TF1... en plus petit. Chacun des deux groupes reste centré autour de la chaîne dont il porte le nom, mais a développé, de manière assez similaire, d'autres activités : chînes numériques, activités d'édition, vente à distance, sites Internet,...

Voilà pour les grandes lignes. Mais dès qu'on va un peu plus dans le détail, on se rend compte que l'un des deux réussit mieux ! Schématiquement, M6 est certes deux fois plus petit que TF1 (1,25 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2008, contre 2,6 milliards), mais aussi deux fois plus rentable (14,3 % de marge d'exploitation contre 6,8 %).

Dans un métier, la télévision, où les frais fixes sont importants et matérialisés par le coût de la grille de programmes, M6 est habitué à contrôler ses coûts au plus près tandis que TF1, leader historique et incontestable du métier en France, a pris des habitudes de riches.

Mais une autre tendance explique la meilleure performance relative de M6 en 2008 (son résultat net a reculé de 17,9 % contre une baisse de 28,1 % pour TF1) : l'émergence de la TNT.

La télévision numérique terrestre a logiquement fragilisé la part d'audience de TF1, qui s'établit à 26,2 % en février 2009 alors que la chaîne était historiquement au-dessus des 30 %. Mais surtout M6 a mieux réagi face à l'arrivée de ce phénomène et dispose avec W9 et ses 2,2 % de part d'audience d'un relais de croissance important.

Cette nouvelle "petite chaîne qui monte" est désormais rentable, ce qui permet au pôle "chaînes numériques" de contribuer positivement à hauteur de 18,9 millions d'euros au bénéfice d'exploitation.

Comme la période n'est pas tout à fait rose, M6 a tout de même décidé de diminuer son dividende de 15 %, le ramenant à 0,85 euro (il sera détaché le 12 mai). Malgré le rebond de ce matin, cela représente un rendement de 8,1 %.

Il est vrai que la société peut se permettre d'être généreuse. Elle disposait à fin 2008 d'une trésorerie nette de 38,5 millions d'euros et pourra exercer, dans moins d'un an, son option de vente à Vivendi de sa participation dans Canal+ France, ce qui lui rapporterait au moins 384 millions d'euros d'argent frais.



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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 09:06

Par la manière dont il traite JCDecaux ce matin, le marché nous rappelle ce qu'est une valeur cyclique !  Mais la descente aux enfers du titre a en fait commencé il y a plus d'un an, aussi spectaculaire que le parcours du titre avait été brillant précédemment.

Au cours de l'exercice 2007, il s'était ainsi apprécié de 24 %, alors que le CAC40 finissait l'exercice en hausse insignifiante de 1,3 %. Autre son de cloche l'an dernier : JCDecaux clôturait 2008 sur un recul de 54,3 % à comparer à une glissade de 42,7 % "seulement" pour l'indice.

Le groupe d'affichage est ce qu'on appelle en langage financier une valeur à bêta élevé (i.e. un titre qui amplifie les variations du marché). Elle nous le prouve une nouvelle fois ce matin après la publication de résultats certes pas brillants mais loin d'être catastrophiques. Seulement... les investisseurs s'inquiètent pour 2009 !

L'an dernier, le chiffre d'affaires de JCDecaux s'est établi à 2,17 milliards d'euros, ce qui témoigne d'une croissance interne forte (6,3 %). Et la marge opérationnelle dégagée a à peine fléchi (-1 % à 550 millions d'euros). C'est surtout du côté des activités d'affichage en Espagne et au Royaume-Uni que sont venues les mauvaises nouvelle, ce qui n'étonnera pas, compte tenu de la conjoncture dans ces deux pays.

Si le résultat net est en baisse très forte (-51 % à 108 millions d'euros), c'est essentiellement en raison d'écritures comptables constatant des dépréciations d'actifs. Cela veut dire que JCDecaux a sans doute payé trop cher par le passé certaines acquisitions, mais cela est sans incidence immédiate sur la trésorerie. Au contraire, le flux de "cash" a fortement progressé en 2008 : il a plus que doublé à 148 millions d'euros.

Malgré cette apparente bonne santé, la direction a décidé de ne pas verser de dividende au titre de 2008. Il est vrai que cette pratique n'est pas "dans les gênes" de cette société habituée à conserver son cash pour financer son développement : le premier dividende de l'histoire de JCDecaux a ainsi été versé en 2006 seulement.

Mais cette décision a de quoi inquiéter le marché, d'autant qu'elle s'accompagne de perspectives plutôt sombres pour 2009. Le management indique que le taux de croissance interne sera négatif cette année, pour la première fois de l'histoire du groupe. Pour le seul premier trimestre, le recul d'activité pourrait être d'environ 10 %. Le chiffre ne semble pas impressionnant en soi, mais il faut bien rappeler quel est le modèle économique de JCDecaux.

La société a inventé le concept de mobilier urbain : elle finance et fournit aux municipalités des équipements d'utilité publique (abri-bus, sanisettes et maintenant de coûteux systèmes de vélos en libre-service) en échange de la concession d'espaces publicitaires. Elle engage ainsi, sur des périodes de temps longues, des coûts importants et incompressibles. En cas de baisse brutale du chiffre d'affaires, la pression sur les marges sera forte.

L'annonce de ce matin a mis le titre sous pression : il recule actuellement de 18,7 %, à 8 euros. Et il faut s'attendre à ce qu'il soit chahuté les prochaines semaines, au gré des révisions baissières à attendre de la part des analystes.



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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 23:29

Coupable ! C'est ce que devrait plaider Bernard Madoff jeudi, selon son avocat, Iran Sorkin. Onze charges sont retenues contre lui : fraude financière, blanchiment d'argent, parjure, etc.

Selon la loi américaine, Madoff risque ainsi jusquà... 150 ans de prison ! L'ancien président du Nasdaq et fondateur de la société d'investissement Bernard L. Madoff Investment Securities LLC a été arrêté en décembre et est accusé d'avoir mis en place une escroquerie gigantesque selon le principe de la chaîne de Ponzi.

Dans ce schéma, les rendements mirobolants promis aux investisseurs (jusqu'à 46 %, dans le cas de Madoff) sont financés par les nouvelles souscriptions. Fin novembre, Madoff  revendiquait ainsi 65 milliards de dollars d'actifs sous gestion et 4 800 clients. Mais lorsque trop d'investisseurs réclament leur argent... plus moyen d'éviter que le pot aux roses soit découvert !

Le système est bien connu, mais il n'avait jamais été porté à un tel niveau : dans l'affaire Madoff, 50 milliards de dollars se sont évaporés !

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